Lors du conseil communautaire du 8 février dernier, la Codecom des Portes de Meuse, qui accueille le projet CIGÉO sur son territoire, appelle l’État à davantage de moyens adaptés à ce qu’il se considère comme « un territoire singulier ».
Reconnaître « la situation si singulière de ce territoire »
Alors que le projet CIGÉO poursuit son développement, avec notamment un avis favorable émis à la déclaration d’utilité publique (DUP) en décembre dernier, la Codecom des Portes de Meuse demande à l’État plus de moyens pour les communes. Lors du dernier conseil de communauté, les élus ont voté une motion « pour la reconnaissance et la correction par l’État de l’inadéquation des règles nationales et de l’insuffisance des moyens accordés à l’accompagnement du développement du projet CIGÉO.»
Dans un communiqué de presse, le président des Portes de Meuse, Michel Loisy, appelle l’État à reconnaître « la situation si singulière de ce territoire ». Il dénonce notamment la fermeture de services publics : « Il n’est pas concevable de devoir fermer des services au public ou de devoir restreindre fortement les possibilités de développement sur un territoire appelé à porter un projet d’importance nationale pour de simples éléments mathématiques et de critérisation ». Une situation qui s'ajoute à une perte de confiance de la part des habitants.
« Ces modifications d’indicateurs de richesse des communes, sans lien avec la réalité de leurs finances, ont un impact sur la confiance des élus et de la population dans la démarche de construction d’un avenir qui se voulait commun et partagé », explique le président des Portes de Meuse.
Plus de moyens pour le développement du territoire
Pour la Codecom, le manque de soutien financier les oblige à chercher de l’argent de leur côté notamment à travers la fiscalité locale : « les collectivités locales sont contraintes de revoir leur fiscalité locale et de procéder à des recrutements dédiés. »
Après plusieurs études, la Codecom a fixé un montant qu’elle ne souhaite pas communiquer. Une somme difficilement chiffrable, alors que le département de la Meuse reçoit des milliers d’euros de la part de l’État. Selon les chiffres 2020 du Groupement d’intérêt public (GIP) Objectif Meuse, les dotations pour les 15 communes (Meuse et Haute-Marne) se situant à 10 kilomètres du site ont perçu 1, 814 millions d’euros. Pour rappel, le GIP est un dispositif d’accompagnement pour la création du laboratoire souterrain et se manifeste par une aide financière pour le développement économique et l’aménagement du département. C'est le cas, par exemple, de la journée « Achetons Local », organisée par l'Andra. Un GIP similaire existe pour la Haute-Marne. En 2020, le budget pour la Meuse était de 27,8 milliards d’euros, en plus des 28,7 milliards d’euros d’aides accordées à des projets meusiens. Pour le président Michel Loisy, ces moyens insuffisants les empêchent « de mettre en œuvre les projets contractualisés dans le Plan de Développement du Territoire. »
La demande a été envoyée aux autorités compétentes, « mais avec le contexte de l’élection présidentielle, on n’est pas sûr de recevoir une réponse rapidement », explique Thierry Husson. « Si d’ici les élections nous n’avons pas de réponses, on retransmettra notre demande auprès des nouveaux ministres concernés. »