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Castor d’Europe : une réintroduction sous haute surveillance en Haute-Marne

Durée de lecture : 4 min.
Nous allons plonger au cœur de la nature haut-marnaise, à la découverte d’un habitant discret mais ô combien fascinant : le Castor d’Europe. Longtemps absent de nos rivières, il signe aujourd’hui son grand retour, notamment sur la commune de Breuvannes-en-Bassigny.
Nous allons plonger au cœur de la nature haut-marnaise, à la découverte d’un habitant discret mais ô combien fascinant : le Castor d’Europe. Longtemps absent de nos rivières, il signe aujourd’hui son grand retour, notamment sur la commune de Breuvannes-en-Bassigny.

Le castor d’Europe, autrefois présent dans de nombreuses rivières françaises, a longtemps été éradiqué par l’activité humaine. Ce mammifère semi-aquatique a été massivement chassé pour sa fourrure précieuse et pour une substance appelée castoréum, utilisée notamment dans l’industrie de la parfumerie. Sa disparition des cours d’eau de la Haute-Marne a été totale pendant plusieurs décennies.

Un retour naturel et progressif

Aujourd’hui, la nature reprend ses droits. Le castor revient de manière progressive et naturelle, depuis les Vosges en suivant les cours d’eau comme la Meuse. Une tentative de réintroduction avait déjà eu lieu au début du XXe siècle, sans succès. Mais désormais, c’est sans intervention humaine directe que le castor recolonise des territoires qu’il avait quittés depuis plus d’un siècle.

C’est dans ce contexte que les étudiants du BTS Gestion et Protection de la Nature de la Maison Familiale et Rurale (MFR) de Haute-Marne ont été mobilisés dans le cadre d’un projet de concertation territoriale. Objectif : étudier le retour du castor, sensibiliser la population et les acteurs locaux, et proposer des recommandations de gestion adaptées.

Mené sur six mois, ce travail de fond a été commandité par l’Office Français de la Biodiversité, et a permis une approche professionnelle concrète pour les futurs spécialistes de l’environnement.

Une enquête de terrain

Les étudiants ont mené un travail rigoureux, en plusieurs phases :

  • Des relevés sur le terrain à la recherche d’indices de présence du castor.
  • L’utilisation de drones militaires, grâce à un partenariat avec l’armée de terre, pour mieux observer les milieux inaccessibles.
  • La pose de pièges photographiques qui ont permis de capturer des images de deux individus, probablement un couple.

Ce suivi scientifique a confirmé la présence récente et localisée du castor sur le territoire haut-marnais.

Une concertation avec les acteurs du territoire

La démarche ne s’est pas arrêtée à l’observation. Les étudiants ont organisé une véritable concertation :

  • Des entretiens semi-directifs avec des représentants des institutions (Direction départementale des territoires, conservatoires, associations de piégeurs).
  • Une enquête publique auprès des habitants pour mesurer leur perception du retour du castor.
  • Une réunion finale de restitution rassemblant l’ensemble des parties prenantes.

Cette phase a permis de recueillir différents points de vue, parfois contradictoires, et de lever des confusions fréquentes, notamment entre le castor et le ragondin, bien plus problématique pour l’agriculture.

Un enjeu de cohabitation à venir

Le castor est une espèce dite ingénieure, c’est-à-dire qu’il modifie son environnement en construisant des barrages, ce qui peut entraîner des montées d’eau localisées. Si cela peut créer de nouveaux habitats pour d’autres espèces, cela peut aussi poser problème sur des terres agricoles ou forestières.

Pour l’instant, la présence de seulement deux individus ne menace aucun équilibre. Mais les étudiants ont anticipé les scénarios futurs en cas de reproduction et d’expansion de la population.

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Image de Clémentine Coppola

Clémentine Coppola

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