305 voix pour et 199 contre. Mardi 27 mai, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture la proposition de loi du droit de l’aide à mourir. 57 députés se sont abstenus. Cette proposition de loi reprend les dispositions sur l’aide à mourir du projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie présenté en avril 2024 par le gouvernement.
Les votes des députés de la Marne et de la Haute-Marne
Pour les départements de la Marne et de la Haute-Marne, les députés ont majoritairement voté contre, c’est le cas de Charles de Courson (Marne), Christophe Bentz (Haute-Marne) et Laurence Robert-Dehault (Haute-Marne).
« C’est un débat difficile et compliqué », avance Charles de Courson, député Libertés, Indépendants, Outre-Mer et Territoires (5e circonscription). Pour lui, il est important « d’accompagner les gens dans leur fin de vie avec des soins palliatifs pour qu’ils ne souffrent pas ». Il ajoute, « Il n’est pas cohérent d’organiser le suicide ».
De son côté, la députée Rassemblement nationale Laurence Robert-Dehault (2e circonscription) avance sur l’une de ses publications Facebook : « L’État n’a pas tenu ses promesses : encore 20 départements sans unité de soins palliatifs. Plutôt que d’y remédier, il légalise une issue fatale ». La député est pour « l’amélioration des soins palliatifs ».
Elle poursuit, « les gens vont choisir la solution d’être euthanasié, car il n’y a pas assez de soins palliatifs ». Encore une fois, selon Laurence Robert-Dehault les zones rurales comme la Haute-Marne sont mises de côté avec l’absence de soins palliatifs. « Le vrai combat est d’avoir des soins palliatifs partout pour éviter de faire souffrir les gens », insiste la députée.
Christophe Bentz affirmait également sur son compte Facebook le 27 mai dernier : « J’intervenais ce jour à la tribune de l’Assemblée nationale pour dire mon opposition à la dangereuse proposition de loi visant à légaliser le suicide assisté ou délégué à un soignant. Nous ne devons pas abandonner les personnes en fin de vie. Le devoir de notre société est de soigner et d’accompagner les Français qui souffrent ».
Du côté des « pour », il y a notamment Maxime Amblard qui s’est d’ailleurs exprimé sur son compte Facebook afin d’expliquer sa position. « J’ai voté POUR les textes sur les soins palliatifs et sur le droit à l’aide à mourir. Ce sont des sujets profondément humains », souligne le député Rassemblement National de la Meuse (1er circonscription).
Il avance : « C’est en conscience, avec humanité et exigence, que j’ai décidé de soutenir ce texte. Ce n’est ni une incitation, ni un renoncement. C’est une réponse, humaine, à des situations extrêmes où la liberté doit pouvoir s’exprimer, dans la dignité ».
La situation des soins palliatifs en Haute-Marne
En mars 2024, lors de l’annonce du président français Emmanuel Macron sur le projet de fin de vie, les Français avaient pu observer que 21 départements, dont la Haute-Marne, étaient toujours dépourvus d’unité de soins palliatifs.
« 500 Français meurent chaque jour sans avoir pu bénéficier des soins palliatifs en #findevie, notamment en Haute-Marne », souligne le député Christophe Bentz, de la Haute-Marne, dans sa publication Facebook du 13 mai 2025. Le député Charles de Courson souligne lui aussi l’importance de « généraliser les soins palliatifs pour soulager les gens de leur douleur ».
Il faut maintenant attendre l’automne 2025 pour que le Sénat examine la proposition de loi relative à l’aide à mourir.