Champion du monde sur le terrain, Lilian Thuram l’est aussi dans son combat contre les inégalités. À Chaumont, il est venu porter un message clair : celui de la vigilance et de la responsabilité face aux discriminations raciales. L’événement, organisé en lien avec la Ville, l’agglomération, le club de football local et l’association « Le goût des autres », a rempli la grande salle de Palestra.
Une conférence tournée vers l’éducation et la déconstruction
Durant près de deux heures, l’ancien défenseur est revenu sur la construction du racisme, qu’il qualifie de système appris, transmis, jamais naturel. Il insiste : « Le racisme n’est pas une fatalité, mais une construction idéologique qu’il faut combattre. »
L’ambiance est studieuse, mais chaleureuse. Dans les gradins, des lycéens, des footballeurs amateurs, des parents, des enseignants. Tous attentifs aux mots de celui qui évoque aussi son histoire familiale. L’ancien joueur de l’AS Monaco, la Juventus ou encore le FC Barcelone a rappelé l’importance de sa mère dans sa propre éducation, qu’il a inculqué à son tour à ses fils, Marcus et Khéphren.
Il partage même une anecdote marquante pendant cette conférence : « Un jour, mon fils Marcus est venu me voir. Il était encore petit. Il m’a dit : « On m’a dit que j’étais moins bon en maths parce que j’étais noir. » Je lui ai demandé ce qu’il avait répondu. Il m’a dit : « J’ai rigolé. » »
Un public attentif et participatif
La conférence se prolonge par un échange ouvert. On parle d’école, de sport, de médias, de solutions concrètes. Thuram écoute et répond aux questionnements du public. À la fin, il se prête au jeu des photos et des dédicaces dans la bonne humeur et le sourire.
Une soirée qui aura sans doute marqué les esprits, notamment par la densité des thèmes abordés. En évoquant l’histoire coloniale, la perception de la couleur de peau ou encore les discriminations au travail, Lilian Thuram a dépassé les constats pour inviter à la prise de conscience.
