Cette situation sanitaire frappe quatre communes du nord de la Meuse. Depuis le 5 juillet, la consommation d’eau du robinet y est suspendue en raison de la présence anormale de PFAS, des substances chimiques perfluoroalkylées préoccupantes pour la santé humaine.
Le préfet de la Meuse a pris un arrêté le 3 juillet 2025, sur recommandation de l’Agence régionale de santé (ARS) Grand Est et en concertation avec les élus locaux, afin d’interdire l’usage de l’eau potable pour la boisson et la préparation des biberons à Juvigny-sur-Loison, Louppy-sur-Loison, Han-lès-Juvigny et Remoiville.
Une distribution d’eau assurée par les communes
Les mairies concernées, responsables de la distribution de l’eau, ont aussitôt mis en place un système de distribution d’eau potable pour leurs administrés, avec le soutien actif de la sous-préfecture de Verdun et d’autres services de l’État.
Afin de répondre durablement à cette situation, un dispositif de chèques d’accompagnement personnalisé (CAP) est en cours de finalisation. Il permettra aux habitants de se procurer de l’eau en bouteille dans les commerces locaux jusqu’à la fin de l’année. Ce système, opérationnel à la mi-août, sera accompagné d’une campagne d’information à destination des riverains et des commerçants.
Des études et investigations techniques en cours
Au-delà des mesures d’urgence, l’État prépare une étude technique approfondie pour identifier les solutions de potabilisation adaptées. Le groupement de commandes pour cette étude est en cours de constitution sous la maîtrise d’ouvrage de l’intercommunalité, avec l’appui du Conseil départemental via son Service d’Appui Territorial en Eau (SATE). Le lancement de l’étude est prévu début septembre.
Dans le même temps, les services compétents mènent une enquête poussée pour déterminer l’origine de la pollution. « Les services compétents ont remonté la chaîne d’épandage à partir des déclarations réglementaires obligatoires afin d’identifier les pratiques de l’ensemble des acteurs concernés », précise le communiqué.
Une stratégie de contrôle des sols est en cours d’élaboration. Si des pratiques non conformes à la réglementation sont découvertes, les responsabilités seront établies. Des poursuites judiciaires seront engagées si des faits potentiellement pénalement répréhensibles sont identifiés, conformément à l’article 40 du Code de procédure pénale.
Aucun autre cas signalé dans la Meuse
En anticipation de l’obligation de contrôle généralisé prévue au 1er janvier 2026, des analyses ont été menées sur l’ensemble des 290 unités de distribution d’eau potable de la Meuse. Le communiqué indique qu’aucune autre anomalie n’a été détectée à ce jour.
Le préfet de la Meuse appelle à la patience. « Tout est mis en œuvre pour rétablir, dans les meilleurs délais, mais aussi aux meilleures conditions techniques et à un coût supportable, une distribution d’eau conforme aux exigences sanitaires », conclut le communiqué.