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« Tribu de détraqués » : quand la haine en ligne frappe le premier collectif LGBTQIA+ de Chaumont

Durée de lecture : 3 min.
Une initiative visant à créer un collectif LGBTQIA+ en Haute-Marne a été la cible d’une vague de commentaires homophobes sur Facebook. Face à la violence des propos, l’organisateur a déposé plainte, mais souhaite poursuivre son projet.
Une initiative visant à créer un collectif LGBTQIA+ en Haute-Marne a été la cible d’une vague de commentaires homophobes sur Facebook. Face à la violence des propos, l’organisateur a déposé plainte, mais souhaite poursuivre son projet.

Ils ont un objectif précis : avoir un vrai collectif LGBT à Chaumont. Le 27 septembre dernier, six personnes se sont réunies au bar K32 Factory, en centre-ville de Chaumont, pour échanger sur leurs expériences, attentes et besoins. Cette rencontre, organisée par Aldric Warnet, avait pour objectif de poser les bases d’un futur collectif LGBTQIA+ haut-marnais, offrant un espace d’échange et de soutien.

Une vague de haine en ligne

Le lendemain de la rencontre, une publication Facebook relayant l’évènement a déclenché une avalanche de commentaires homophobes, certains illustrant une violence verbale sans précédant.

« Rien à foutre », « marre des tafioles », « tribu de détraqués », « on touche le fond… », « Franchement être tolérant ok mais faut arrêter de mettre en avant toutes les dérives de chacun », « vraiment du n’importe quoi, pourquoi vous ne faites pas ça chez vous bordel à queue ? »

Face à cette violence, l’organisateur du rassemblement est intervenu dans les commentaires pour rappeler les règles de respect de la page : « Suite à plusieurs signalements, je tiens à rappeler que tout commentaire à caractère illicite (incitations à la haine, injures, diffamation, etc) est strictement interdit sur cette page et sera supprimé. Vous êtes les bienvenus pour partager vos avis et participer à la discussion, mais je vous invite à faire preuve de respect. Merci. »

Une réponse judiciaire

Face à ces injures publiques, une plainte a été déposée le 30 septembre pour « injures publiques en raison de l’orientation sexuelle ». Selon le Code pénal, ce délit peut entraîner jusqu’à un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

Une communauté locale encore fragile

À Chaumont, les personnes LGBT sont peu nombreuses et dispersées. Pour Aldric Warnet, ces rencontres sont cruciales pour créer un espace sûr et offrir du soutien aux personnes concernées. « Il y a une communauté, mais elle n’a pas les armes pour se rendre visible. Ils viennent de tous âges, de tous horizons, de tous bords politiques et ne se connaissent pas forcément », explique-t-il.

Malgré la violence des commentaires, la motivation des organisateurs et participants reste intacte. La prochaine rencontre du collectif est déjà programmée pour le 18 octobre. « Quand on voit les commentaires, on comprend mieux l’importance de l’initiative. Il y a encore un long chemin à parcourir pour que chacun puisse être accepté et vivre librement », conclut-il.

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