À Chaumont, la Ville s’apprête à lancer un chantier forestier d’envergure sur le coteau boisé surplombant le secteur compris entre les numéros 12 et 16 de la rue de la Vallée et la RD 619. À partir du lundi 20 octobre et pendant deux semaines, des entreprises spécialisées interviendront pour abattre plusieurs dizaines d’arbres malades ou fragilisés qui menacent aujourd’hui les habitations et la circulation.
Une intervention d’ampleur pour sécuriser les habitations
Cette opération, menée avec l’appui de l’Office national des forêts (ONF), s’inscrit dans une démarche de sécurisation durable du site, où des chutes d’arbres ont déjà été constatées ces dernières années.
Tous les arbres situés dans un rayon de 40 mètres autour des maisons seront coupés, afin de stabiliser le coteau et prévenir de nouveaux risques. Un chantier à la fois impressionnant, coûteux et nécessaire, que la municipalité justifie par la dégradation sanitaire préoccupante de la zone et la volonté de « régler le problème une bonne fois pour toutes. »
Les arbres sont tous malades à proximité des maisons, il fallait agir avant qu’un nouvel incident ne survienne », déclare Étienne Pierre, adjoint à la ville de Chaumont en charge de l’environnement et l’urbanisme.
Cette intervention de sécurité intervient quatre ans après la première opération survenue sur la même parcelle. À l’époque, seuls les arbres malades avaient été coupés, mais cela n’avait pas suffi à stopper la dégradation du coteau.
Des signalements de l’ONF et un incident survenu il y a quelques années, lorsqu’un arbre est tombé sur une maison, ont conduit la Ville à planifier cette nouvelle campagne.
Un chantier encadré par l’ONF
L’Office national des forêts, gestionnaire de la forêt communale, accompagne la ville dans cette opération. « On parle plus de travaux que d’exploitation : la priorité, c’est la sécurité des habitants et des usagers », précise Lucas Cornuau, technicien forestier à l’ONF.
Le chantier commencera par la dépose de la ligne électrique, avant l’abattage des arbres situés à l’arrière. « C’est un chantier délicat, surtout pour les bûcherons, car la pente rend l’intervention dangereuse », explique le technicien.
Les bois récoltés seront valorisés. En estimation, environ 600 m³ de bois d’industrie seront acheminés vers les usines locales et 100 m³ de bois d’œuvre seront transportés vers le massif du Bois du Fays pour un cubage avant revente.
Certaines portions de bois trop difficiles à extraire seront laissées sur place pour se biodégrader naturellement, une méthode qui contribue à la régénération forestière. « Notre objectif, c’est aussi de construire la forêt de demain. »
Des perturbations limitées pendant les vacances
Pour limiter la gêne, les travaux se tiendront de 8 heures à 17 heures pendant les vacances de la Toussaint, période où la circulation est moins dense. « La route sera totalement fermée durant deux semaines, avec une réouverture en alternance le soir et le weekend, notamment pour permettre le passage des résidents et des transports exceptionnels », explique Etienne Pierre.
L’accès au poney-club restera garanti et des zones de stationnement temporaires seront aménagées pour les résidents du secteur.
Une opération coûteuse mais nécessaire
Le coût du chantier s’élève à 53 000 euros, pour une recette espérée de 30 000 euros grâce à la revente du bois.
C’est une intervention importante qui va permettre de sécuriser durablement le coteau. Même si elle a un coût, elle était devenue indispensable », souligne Étienne Pierre.
La Ville de Chaumont gère 1 250 hectares de forêts communales, dont certaines parcelles forment une véritable ceinture verte autour de la ville. « Nous avons un plan de gestion avec l’ONF qui nous permet de suivre l’état sanitaire de nos forêts communales », annonce Sophie Gazagnes, direction de l’urbanisme à la ville.
Les épisodes de sécheresse et de tempête, de plus en plus fréquents dus au réchauffement climatique, fragilisent les arbres. Selon Sophie Gazagnes, en moyenne un arbre par mois tombe sur la route proche de cette parcelle, justifiant cette nouvelle campagne de sécurisation. « Sur ces secteurs proches des habitations, notre priorité, c’est la sécurité », rappelle Sophie Gazagnes.
Cette opération s’inscrit dans la troisième phase du plan municipal de sécurisation forestière, après les routes de Treix, d’Andelot et du Puits-des-Mèzes.
Un impact paysager temporaire
L’abattage modifiera temporairement le paysage du coteau, mais les élus assurent que la nature reprendra vite ses droits. « Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on coupe autant d’arbres, mais c’est nécessaire. Le couvert végétal se reconstituera rapidement », conclut Étienne Pierre.
Une fois le chantier achevé, la ville espère avoir définitivement sécurisé le secteur, tout en permettant à la végétation de se régénérer naturellement. Si le paysage sera temporairement transformé, le coteau devrait retrouver, d’ici à quelques années, un nouvel équilibre écologique plus sain et durable.