La messe en hommage au maréchal Philippe Pétain s’est terminée dans une atmosphère lourde. Alors que l’église Saint-Jean-Baptiste était fermée au public, la célébration s’est déroulée uniquement en présence des membres de l’association organisatrice, sous la surveillance de plusieurs unités de police.
Cette cérémonie intervient après une semaine de tensions juridiques et politiques. Le maire de Verdun, Samuel Hazard, avait tenté de l’interdire, estimant qu’elle représentait une atteinte à l’ordre public et à la mémoire de la ville. Son arrêté a finalement été suspendu, permettant à l’événement de se tenir… mais au prix d’un climat électrique.
Une cérémonie verrouillée du début à la fin
Dès l’aube, le ton était donné : contrôle des accès, périmètre sécurisé. Les portes de l’église se sont refermées quelques minutes avant le début de la messe.
À l’intérieur, les hommages rendus au maréchal ont parfois pris un tour controversé. L’un des organisateurs a affirmé que Pétain était « le premier résistant de France », une prise de position immédiatement jugée inacceptable par les autorités.
Le préfet de la Meuse, Xavier Delarue, n’a pas caché son agacement après la messe :
« La décision de justice a été respectée, mais je n’accepte pas que cette cérémonie devienne un espace de réécriture. Le révisionnisme n’a pas sa place ici. Des suites judiciaires seront engagées ». Il a insisté sur la responsabilité de l’État dans la protection de la vérité historique : « Nous veillerons à ce que Verdun ne soit jamais détournée de ce qu’elle représente : un symbole, pas un prétexte ».
L’indignation des politique
À l’extérieur, une centaine de manifestants avaient fait le déplacement, pancartes en main, pour dénoncer un hommage jugé incompatible avec la mémoire des soldats tombés à Verdun.
Le maire de la ville a réagi vivement à la fin de la cérémonie :« Cela me dégoûte. On ne peut pas accueillir à Verdun un hommage à quelqu’un condamné pour collaboration. Cette messe blesse les familles, elle blesse la ville, elle blesse l’Histoire ». Il a ajouté : « Verdun n’est pas un territoire neutre. Ici, chaque pierre rappelle le sacrifice pour la République. Honorer Pétain brouille cette mémoire ».
Quels que soient les faits d’armes et la bravoure du Général Pétain lors de la Première Guerre mondiale. En aucune manière ils ne sauraient occulter la politique collaborationniste de Philippe Pétain avec le régime nazi.
Franck Menonville, Sénateur de la Meuse
De son côté, le président de l’Association pour la défense de la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), Jacques Boncompain, a été escorté sous les invectives à sa sortie de l’église. Il a affirmé : « Ce n’était pas un hommage. Pétain a été le plus grand sauveur de juifs », rapporte L’Est Républicain.
Le préfet a annoncé l’ouverture d’un examen juridique des propos tenus à l’intérieur de l’église. Des plaintes devraient suivre.