L’affaire a pris un tournant judiciaire dès la fin de l’office. À la sortie de l’église, le président de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), Jacques Boncompain, a affirmé : « Ce n’était pas un hommage. Pétain a été le plus grand sauveur de juifs. »
Des propos immédiatement hués par les manifestants présents sur le parvis. Le préfet de la Meuse, Xavier Delarue, a annoncé qu’il allait signaler ces déclarations à la justice, les qualifiant de clairement révisionnistes. Le parquet a donc ouvert une enquête pour contestation publique de crime contre l’humanité, une infraction prévue pour sanctionner la négation ou la minimisation de crimes reconnus par la loi.
Une messe qui avait suscité indignation et tensions
Cette enquête intervient après une journée placée sous tension. La messe, programmée par l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), s’est tenue le samedi 15 novembre en l’église Saint-Jean-Baptiste de Verdun. Une dizaine de participants étaient présents.
À l’extérieur, plusieurs dizaines de manifestants s’étaient rassemblés pour exprimer leur rejet de cet événement. Sur le parvis, les slogans ont résonné : « Pas de fachos à Verdun, pas de messe pour Pétain ». Malgré l’ambiance tendue, le préfet a confirmé que l’ordre public avait été respecté, à l’exception des « agissements de deux personnes ».
Une opposition ferme des élus locaux
Le maire de Verdun, Samuel Hazard, historien de formation, avait tout tenté dans les jours précédents pour empêcher la tenue de ce rassemblement mémoriel. Très impliqué, il juge cet événement contraire aux valeurs défendues dans sa ville. Il a déclaré :« Aujourd’hui, beaucoup de catholiques étaient présents et ils ne se reconnaissent pas dans cette Église. Cette messe était inacceptable. Philippe Pétain est l’antithèse de l’Humanité. »
La tenue de cette messe en hommage au maréchal Pétain – figure centrale du régime de Vichy et symbole de la collaboration – a ravivé des tensions mémorielles particulièrement sensibles à Verdun, lieu emblématique de l’Histoire de France. Dans les prochains jours, d’autres politiques et habitants comptent se manifester et lancer des procédures à l’encontre de l’association.