« Comment est-ce que c’est possible que nous ayons accepté de signer une convention avec des conditions mortelles pour nos entreprises ? ». Brigitte Schuk, présidente de l’Union des taxis Haut-Marnais, ne décolère pas. Les taxis de Haute-Marne manifestent depuis plus d’un an et restent, selon eux, sans réponse. Ils vont de nouveau se mobiliser ce jeudi 20 novembre devant le siège de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de Chaumont.
Pendant une matinée, de 9 h 30 à 12 h 30, les véhicules vont se retrouver devant le bâtiment et dans les rues qui jouxtent les bureaux afin de montrer à nouveau leur mécontentement.
« Nous n’avons obtenu aucune avancée tarifaire depuis le dernier mouvement des 30 et 31 octobre devant la CPAM », annonce Brigitte Schuk, présidente de l’Union des taxis Haut-Marnais.
Cette nouvelle manifestation intervient après la dernière mobilisation au mois d’octobre dernier. À ce moment-là, ils avaient pu discuter avec le directeur adjoint de la CPAM et avaient été reçus par les équipes. Mais depuis, ils restent sans réponse : « Personne n’a souhaité nous recevoir pour que nous puissions argumenter nos problèmes, liés à cette nouvelle convention », explique Brigitte Schuk. Elle ajoute à cela le manque de formation sur le mode de calcul de la nouvelle convention et des logiciels de facturation.
Des revendications claires et précises
Le cœur de leur contestation porte sur la remise de – 40% sur certaines prestations et un forfait national de 13 euros par patient transporté, complété par une tarification kilométrique par département. Selon les chauffeurs, cette réforme menace la viabilité de leurs entreprises, car 80% de leur chiffre d’affaires provient des transports de malades assis.
« Nous avons déjà constaté de grosses pertes financières pour les entreprises, des transports qui ont été délaissés au détriment des malades qui n’ont pas eu leur soin, des enfants qui ratent des heures de cours supplémentaires, qui restent seuls dans les salles d’attentes, des transports de personnes en partagé avec des rallonges de parcours et des attentes inadmissibles mal installés sur des chaises en bois souvent au courant d’air dans les hôpitaux », déclare Brigitte Schuk.
Ils estiment que la mise en place de la convention pourrait provoquer une baisse de 10 à 45 % de leurs revenus, selon la taille de l’entreprise.
Aujourd’hui, ils demandent de « garder le forfait de 15 euros sur Chaumont et Saint-Dizier », de ne pas avoir de « remises simultanées sur les forfaits villes Chaumont, Langres et Saint-Dizier », de « garder les kilomètres d’approche pour les communes excentrées pour les taxis et les TPMR », de « garder le forfait de dix euros pour les entrées d’hospitalisations », une majoration à 50% lors des allers-retours à vide de moins de 50 kilomètres pour les hospitalisations, les consultations pluri-disciplinaires, les PET SCAN et les transports hors-département. Ils souhaitent également une « rémunération des heures d’attente en consultation ».
« Nous allons encore essayer de nous faire entendre pour préserver les transports médicaux de nos Haut-Marnais, sauver les emplois de nos chauffeurs et maintenir nos entreprises de taxis, sans s’endetter », annonce la présidente.
Une réponse de la CPAM 52
Delphine Arambourou-Martin, la directrice de la CPAM 52, a réagi par mail à l’annonce de cette nouvelle mobilisation et aux propos des déclarations de la présidente de l’Union des taxis haut-marnais : « Nous avons toujours fait savoir que ne ressortait pas de notre marge de manœuvre une quelconque révision de la convention qui relève de négociations nationales… Je ne peux donc à mon niveau que faire remonter à la CNAM des demandes sur justifications de spécificités locales, ce dont nous devons échanger mercredi ».






En effet, lors de la prochaine manifestation, Brigitte Schuk doit être reçue par la directrice de la CPAM afin d’échanger au sujet de la convention et de leurs requêtes. La directrice a également tenu à rappeler que la convention fera l’objet d’une clause de revoyure fin mars 2026 et que les services de la CPAM ont été en contact continu avec les professionnels du transport. Pour rappel, les taxis haut-marnais ont manifesté à plusieurs reprises contre cette nouvelle convention.