200 000. C’est le nombre de personnes touchées par l’illettrisme dans la région Grand Est, selon une étude de l’INSEE réalisée en 2022. En France, 10 % des personnes âgées de 18 à 64 ans éprouvent des difficultés dans les domaines fondamentaux de l’écrit. Parmi les adultes qui ont commencé leur scolarité en France, 4 % sont en situation d’illettrisme.
La commune de Belleville-sur-Meuse va accueillir, le 16 décembre, la 29e édition du festival de l’Écrit qui se décline dans toute la région. Particulièrement touché par l’illettrisme, le département meusien participe à l’initiative depuis 2019.
Valoriser les personnes touchées par l’illettrisme
L’illettrisme désigne des personnes qui, après avoir été scolarisées en France ou en langue française, n’ont pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l’écriture, du calcul ou encore des compétences de base, pour être autonomes dans les situations simples de la vie quotidienne.
Le festival de l’Écrit est porté par l’association Initiales. Basée à Châlons-en-Champagne, elle a pour objectif de lutter contre l’illettrisme. Une mission confiée par le ministère de la Culture en 1997. Les participants à ce concours, tous âgés de minimum 16 ans, font partie de structures partenaires et possèdent des profils variés tels que des personnes en situation de handicap, un public allophone, des personnes ayant perdu le contact avec la lecture ou à l’écriture.
Cet événement est l’occasion de remettre des prix qui récompensent les textes produits lors d’ateliers d’écriture réalisés tout au long de l’année. Les structures proposent aux personnes intéressées de participer au concours. « On veut montrer que c’est pas parce qu’on ne maîtrise pas bien la langue qu’on a pas de choses à dire ou qu’on est invisible », déclare Ludivine Peyregne, cheffe de projet communication éditoriale au département de la Meuse.
Jugé sur le fond et non la forme
Les textes vont être présentés devant un jury de huit personnes, composé d’auteurs, de référents de bibliothèques, de médiathèques, d’un membre du conseil départemental des Ardennes ou encore d’un membre de l’association Initiales.
Ces derniers vont avant tout se baser sur un critère bien précis, celui de ne pas s’attarder sur la forme des écrits, mais sur leur fond : « Ce n’est pas la qualité qui va être regardée, mais ce que ça provoque émotionnellement, ce qui est transmis », détaille Ludivine Peyregne.
Pour les organisateurs, l’important est de faciliter la prise de parole écrite et orale, pour que ceux qui n’ont pas l’habitude de s’exprimer puissent le faire librement. En 2024, 128 textes ont été produits et 78 personnes avaient participé.