Y a-t-il plus ou moins de voisins dans votre rue ? C’est le verdict annuel très attendu : L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a livré ce jeudi matin sa photographie précise de la population au 1er janvier 2023. Si la région Grand Est parvient globalement à se maintenir à flot, nos trois départements peinent à retenir leurs habitants, affichant une tendance baissière qui se confirme d’année en année.
Marne : Vitry-le-François et les grandes villes à la peine
Si la Marne reste le département le plus peuplé des trois avec 563 076 résidents, elle n’est plus épargnée par la décrue (-0,17 % par an). Une tendance qui frappe durement le sud du département, et particulièrement le bassin de Vitry-le-François.
La cité rose illustre les difficultés des villes moyennes à stabiliser leur démographie. En six ans, Vitry-le-François a perdu 1 137 habitants, un chiffre significatif pour la commune. Ce recul s’inscrit dans un contexte plus large où les pôles urbains historiques souffrent : Châlons-en-Champagne voit partir 1 782 habitants et Épernay près de 500.
Même Reims, locomotive économique, marque le pas en passant sous la barre symbolique des 180 000 habitants (-5 000). À l’inverse, la dynamique se concentre sur des zones très spécifiques : Bezannes, portée par l’effet TGV, explose les compteurs avec une croissance record de 15,51 % par an, franchissant désormais le cap des 5 000 habitants.
Meuse : Bar-le-Duc et Commercy en recul
En Meuse, la baisse démographique s’installe dans la durée. Le département compte désormais 180 290 habitants, soit une perte de près de 7 000 personnes (-0,62 % par an) depuis 2017.
Le phénomène touche les villes centres, à commencer par la préfecture et ses environs :
- Bar-le-Duc enregistre une baisse de 378 habitants (-0,42 %).
- Commercy parvient à se maintenir au-dessus des 5 000 habitants mais perd néanmoins 186 résidents (-0,57 %).
- Verdun reste la ville la plus peuplée (16 890 hab.) mais cède également du terrain (-0,57 %).
L’Insee note que le dynamisme économique de certains bassins ne se traduit pas toujours par un gain de population dans les bourgs-centres. Seule Thierville-sur-Meuse fait figure d’exception notable, avec une légère hausse (+0,29 %).
Haute-Marne : la baisse la plus marquée de la région
C’est en Haute-Marne que la situation est la plus critique à l’échelle régionale. Avec un taux de variation annuel de – 0,71 %, le département enregistre la baisse la plus prononcée du Grand Est. La population légale tombe à 168 331 habitants.
Le trio de tête des villes haut-marnaises suit cette pente descendante :
- Saint-Dizier conserve sa place de première ville (22 858 hab.) malgré une baisse annuelle.
- Chaumont connaît une érosion un peu plus rapide (-0,87 %) pour s’établir à 20 827 habitants.
- Langres complète le podium avec 7 421 habitants, également en diminution.
Dans ce contexte morose, Bettancourt-la-Ferrée se distingue. La commune limitrophe de Saint-Dizier inverse la tendance et gagne des habitants, passant de 1 637 à 1 802 résidents.



