Quitter la sécurité d’un poste dans l’Éducation nationale pour vivre de sa passion ? Un pari risqué que Sébastien Chochot a brillamment relevé. Cet ancien instituteur, aujourd’hui photographe professionnel, vient d’être reconnu artisan d’art par la Chambre des métiers du Grand Est.
Pour obtenir cette distinction, Sébastien a dû répondre à plusieurs critères : être inscrit comme artisan, exercer un métier artistique reconnu, justifier d’au moins trois ans d’expérience et monter un dossier solide. « C’est une belle récompense. Quand on démarre de zéro, c’est touchant de voir son parcours validé de manière officielle », confie-t-il.
Quand la photo devient un métier d’art
Mais en quoi un photographe peut-il être qualifié d’artisan ? Pour Sébastien, tout repose sur le support final de l’image. « On ne livre pas de fichiers numériques. Ce qu’on crée, ce sont des supports destinés à durer, à être transmis. C’est là que le geste devient artisanal ».
Albums, tirages sur toile, impressions haut de gamme… Dans son studio à Vitry, chaque portrait prend forme sur un support pensé pour traverser les générations. La photographie devient alors un héritage visuel autant qu’une œuvre.
Un virage de vie mûrement réfléchi
Sébastien n’a pas toujours été photographe. Pendant des années, il a travaillé dans l’Éducation nationale, jusqu’à diriger une école. Mais en 2017, il prend une décision radicale : tout quitter pour suivre sa passion. « J’étais à la moitié de ma vie. Je me suis demandé ce que je voulais faire du temps qu’il me restait », se souvient-il.
Un changement préparé depuis longtemps : création de micro-entreprise en 2012, premières missions en entreprise, puis lancement de sa SARL en 2019. « Il faut du temps et beaucoup de préparation. Mais aujourd’hui, avec Internet et la Chambre des métiers, on est bien accompagnés ».
L’humain au cœur de l’image
Spécialisé dans le portrait, Sébastien privilégie la relation humaine à la technique. « Ce n’est pas l’appareil photo qui fait un bon portrait, mais la connexion avec la personne en face », affirme-t-il.
Dans son studio, il s’attache à mettre ses modèles à l’aise, à capter un regard, un sourire, une émotion authentique. Un travail subtil, sensible, qui fait de chaque cliché une véritable rencontre photographique.