Ils ont débattu pour choisir les trois meilleurs. Ce vendredi 14 novembre, pendant presque toute une matinée, les 28 élèves d’une classe de seconde au lycée Charles-de-Gaulle de Chaumont ont débattu, argumenté et exprimé leurs opinions pour choisir quels romans ils vont défendre dans le cadre du Prix Goncourt des Lycéens.
Redonner goût à la lecture
Le Prix Goncourt des Lycéens offre l’opportunité à près de 2 000 lycéens de se plonger dans une lecture et de faire entendre leur voix pour élire leur lauréat, parmi les 14 auteurs sélectionnés par l’Académie Goncourt.
C’est la première fois qu’Angélique Cordier, professeure de lettres au lycée Charles-de-Gaulle, participe avec ses élèves de seconde. Dans cette classe, 20 élèves aimaient déjà lire, mais lorsque l’enseignante a présenté le projet, la motivation a gagné tout le groupe : « Il y en avait un ou deux qui étaient moins emballés au début, mais ils se sont vite laissés prendre au jeu, embarqués par la dynamique de la classe. C’est un projet qui les a soudés ». Pour elle, le but est bien de redonner le goût de la lecture en montrant que l’on peut y prendre plaisir.
L’Académie Goncourt examine les derniers romans parus, tous genres confondus, pour en retenir 14. Début septembre, la liste de la sélection 2025 est tombée :
- Nathacha APPANAH, La nuit au cœur (Gallimard)
- Emmanuel CARRÈRE, Kolkhoze (P.O.L)
- David DENEUFGERMAIN, L’Adieu au visage (Marchialy)
- Ghislaine DUNANT, Un amour infini (Albin Michel)
- Paul GASNIER, La collision (Gallimard)
- Yanick LAHENS, Passagères de nuit (Sabine Wespieser)
- Caroline LAMARCHE, Le Bel Obscur (Seuil)
- Hélène LAURAIN, Tambora (Verdier)
- Charif MAJDALANI, Le nom des rois (Stock)
- Laurent MAUVIGNIER, La Maison vide (Minuit)
- Alfred DE MONTESQUIOU, Le crépuscule des hommes (Robert Laffont)
- Guillaume POIX, Perpétuité (Verticales)
- Maria POURCHET, Tressaillir (Stock)
- David THOMAS, Un frère (L’Olivier)
Une fois la liste reçue, les adolescents se sont réparti les lectures. Les thématiques étaient particulièrement sombres : « Il y a peu de romans légers, c’est orienté vers l’autobiographie ». Des histoires qui ont pourtant trouvé leur public : « Certains qui n’aiment pas lire ont dévoré les livres sans même regarder le nombre de pages ».
« En tant que professeur de français, on est obligé de donner des livres à lire aux élèves ; parfois ça ne leur donne pas envie. Là, le positionnement est complètement différent, car on ne les oblige pas à les finir et il n’y a aucune interrogation à la fin. »
Le 24 novembre, un élève de chaque établissement devra défendre le Top 3 retenu à Metz, lors des rencontres du Grand Est. Le 27, direction Rennes pour défendre leur sélection au niveau national. À l’issue de ces rendez-vous, un seul roman sera élu Prix Goncourt des Lycéens.