Le président américain a mis fin à l’exemption de droits de douane sur les envois de faible valeur, jusqu’alors fixée à 800 $ (environ 690 €). Initialement pensée pour freiner les flux en provenance de Chine et de Hong Kong, cette mesure s’applique désormais à tous les envois, quelle que soit leur valeur, leur provenance ou leur mode d’acheminement. Elle s’accompagne de droits de douane pouvant atteindre 15 % sur les marchandises importées.
Une réaction européenne en chaîne
La Poste n’est pas isolée dans cette décision. D’autres opérateurs européens ont déjà choisi de suspendre leurs expéditions vers les États-Unis, à l’image des services postaux belges, espagnols, allemands, autrichiens ou nordiques. Une réaction coordonnée face à des règles douanières jugées incomplètes et difficilement applicables dans des délais aussi serrés.
La Poste explique être « contrainte » de suspendre ses services car les spécifications techniques fournies par l’administration américaine sont incomplètes. Les adaptations informatiques nécessaires à la transmission des nouvelles données douanières n’ont pas pu être réalisées dans le temps imparti. L’entreprise préfère donc interrompre ses envois plutôt que d’exposer ses clients à des blocages ou à des retours massifs de colis.
Quelles expéditions restent possibles ?
La suspension ne concerne pas les cadeaux entre particuliers d’une valeur inférieure à 100 €, qui pourront continuer à être envoyés. En revanche, les envois commerciaux, représentant la majorité des flux, sont stoppés. Le service Chronopost, dont la logistique fonctionne indépendamment, n’est pas affecté et maintient ses expéditions vers les États-Unis.
Chaque année, environ 1,6 million de colis sont envoyés vers les États-Unis par La Poste. Près de 80 % proviennent d’entreprises et 20 % de particuliers. Pour de nombreux e-commerçants français, cette suspension représente un frein majeur, à la fois en termes de délais et de coûts supplémentaires liés aux nouveaux droits de douane.