Le département de la Marne face à un contexte national incertain

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Vendredi 5 décembre, les élus départementaux de la Marne se sont réunis à Châlons-en-Champagne pour débattre des orientations budgétaires 2026.
Vendredi 5 décembre, les élus départementaux de la Marne se sont réunis à Châlons-en-Champagne pour débattre des orientations budgétaires 2026.

Un rendez-vous clé. Tous les ans, le débat d’orientation budgétaire (DOB) sert à anticiper la gestion financière d’un département. Cette année, il s’est tenu dans un climat de grande incertitude, marqué par des arbitrages fiscaux et financiers flous et un projet de loi de finances publié tardivement. Malgré ces contraintes, le Département de la Marne affirme sa volonté de continuer à soutenir les solidarités humaines et territoriales.

Un contexte national instable

La préparation du budget 2026 s’inscrit dans un environnement délicat. Instabilité gouvernementale, retards dans la publication du projet de loi de finances et incertitudes fiscales compliquent l’élaboration d’un budget équilibré. Le Département souligne également la contradiction de l’État : alors que des compétences élargies sont annoncées en matière de santé, de logement ou de numérique, les moyens financiers restent limités.

Le président, Jean-Marc Roze, a insisté dans un communiqué de presse: « Nous serons au rendez-vous de la décentralisation, mais pas à n’importe quelles conditions. Pas de nouvelles compétences sans autonomie fiscale, pas de réforme confuse. »

Un équilibre budgétaire sous tension

Le DOB 2026 met en lumière la pression croissante sur les finances départementales. La fraction de TVA recule de 0,3%, les droits de mutation à titre onéreux (DMTO) restent en dessous des niveaux exceptionnels précédents et les dotations de l’État demeurent figées.

Dans le même temps, les dépenses sociales représentent près de 75% du budget de fonctionnement, avec des montants significatifs : RSA (104 millions d’euros), aide sociale à l’enfance (104 millions d’euros), handicap (95,9 millions d’euros) et grand âge (78,7 millions d’euros). Ces dépenses, contraintes par la loi, reflètent la mission essentielle du Département auprès des populations vulnérables.

Maintenir les missions fondamentales et soutenir l’investissement

Le Département reste déterminé à poursuivre ses quatre missions prioritaires : enfance-famille, insertion, handicap et grand âge. Plusieurs mesures sont prévues pour 2026, notamment un suivi renforcé des allocataires du RSA, la mise en œuvre des États généraux de la protection de l’enfance et une vigilance accrue sur la prise en charge des personnes âgées et handicapées.

Parallèlement, le Département maintiendra un programme d’investissement ambitieux de 78,1 millions d’euros, dont 14,4 millions d’euros pour les routes, 11 millions d’euros pour les collèges et plus de 20 millions d’euros pour le développement territorial. Les projets de transitions écologiques, tels que la rénovation énergétique des bâtiments et la protection de la biodiversité, restent également prioritaires.

2026, une année charnière pour les départements

Alors que le gouvernement engage une réflexion sur un nouvel acte de décentralisation, le Département de la Marne entend défendre une collectivité plus autonome et adaptée aux réalités locales.

« Pour la Marne, 2026 sera une année de responsabilité et de fidélité à ce que nous sommes : un Département qui accompagne, qui équilibre, qui est fier de son territoire », conclut Jean-Marc Roze.

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