MaPrimeRénov’ suspendue au 1er janvier : les artisans redoutent un coup d’arrêt brutal

Durée de lecture : 3 min.
Le guichet du dispositif MaPrimeRénov’ sera suspendu au 1er janvier, faute de budget voté. Une annonce qui confirme les craintes exprimées depuis plusieurs semaines par les artisans du bâtiment, notamment en Meuse.
Le guichet du dispositif MaPrimeRénov’ sera suspendu au 1er janvier, faute de budget voté. Une annonce qui confirme les craintes exprimées depuis plusieurs semaines par les artisans du bâtiment, notamment en Meuse.

C’est désormais acté : le guichet MaPrimeRénov’ sera suspendu à compter du 1er janvier, en l’absence de vote du budget de l’État. Le dispositif, pilier de la rénovation énergétique des logements, ne pourra donc plus accueillir de nouvelles demandes tant que la situation budgétaire ne sera pas régularisée.

Cette décision intervient dans un contexte politique tendu, alors que le budget 2026 n’a pas été adopté dans les délais. Une situation administrative qui se traduit, sur le terrain, par une incertitude immédiate pour les particuliers comme pour les professionnels.

Un dispositif central pour le secteur du bâtiment

MaPrimeRénov’ s’est imposée ces dernières années comme un levier majeur d’activité pour les entreprises du bâtiment, en particulier les artisans, fortement mobilisés sur les chantiers de rénovation énergétique.

Isolation, changement de systèmes de chauffage, amélioration de la performance thermique : une grande partie de ces travaux dépend directement de l’existence du dispositif. Sa suspension, même temporaire, fait craindre un ralentissement brutal des chantiers dès le début de l’année.

Une alerte déjà lancée par la CAPEB à Bar-le-Duc

En Meuse, cette situation n’est pas une surprise. La CAPEB avait déjà tiré la sonnette d’alarme lors d’une manifestation organisée à Bar-le-Duc, dénonçant l’instabilité des aides publiques et leurs conséquences directes sur l’activité des entreprises artisanales.

Le président de la CAPEB de la Meuse, Jean-François Régnier, résume le sentiment général : « Tous les artisans ont payé et se sont formés pour Ma Prime Rénov’ et aujourd’hui, l’État suspend tout ».

Un constat d’autant plus préoccupant que le dispositif représente une part considérable de l’activité locale : « On a sondé nos adhérents et Ma Prime Rénov’ représente 70 % des chantiers pour la CAPEB Meuse ».

Des entreprises dans l’attente et l’inquiétude

Au-delà de l’arrêt du guichet, c’est surtout le manque de visibilité qui inquiète les professionnels. Planification des chantiers, gestion de la trésorerie, maintien de l’emploi : pour de nombreuses petites entreprises, la suspension de MaPrimeRénov’ complique l’organisation dès les premières semaines de 2026.

Si les dossiers déjà déposés devraient continuer à être instruits une fois le budget adopté, les nouveaux projets risquent d’être mis en pause, dans l’attente de consignes claires.

Une transition énergétique sous tension

Cette suspension intervient alors même que la rénovation énergétique reste présentée comme une priorité nationale. Pour les artisans, la contradiction est difficile à comprendre : des objectifs ambitieux, mais des outils instables.

Sur le terrain, beaucoup espèrent désormais une réouverture rapide du dispositif, accompagnée de règles plus lisibles et durables, afin d’éviter que le début d’année ne se transforme en trou d’air économique pour le secteur du bâtiment.

Tags
Image de Clémentine Coppola

Clémentine Coppola

Contacter la rédaction
Filigrane