Vingt mesures pour améliorer la protection de l’enfance dans la Marne

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Le mardi 20 mai, le département de la Marne a dévoilé ses vingt mesures pour améliorer la protection de l’enfance dans le secteur. En 2024, près de 2 000 marnais ont été placés.
Le mardi 20 mai, le département de la Marne a dévoilé ses vingt mesures pour améliorer la protection de l’enfance dans le secteur. En 2024, près de 2 000 marnais ont été placés.

1952 enfants ont été placés en 2024 dans la Marne contre 1 783 en 2019. Le mardi 20 mai 2025, les vingt mesures afin d’améliorer la protection de l’enfance dans la Marne ont été dévoilées. « Les vingt mesures présentées ici sont le fruit d’un travail collectif jamais réalisé jusqu’à présent », explique Jean-Marc Roze, président du conseil départemental de la Marne dans un communiqué. 

La protection de l’enfance est une partie de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Il s’agit d’une politique publique qui vise à aider les familles et les parents dans leur parentalité. 

Depuis plusieurs années, la protection de l’enfance traverse une crise en France et la Marne n’est pas exempte.

Cette situation est notamment due par exemple à la baisse du nombre d’assistants familiaux ou encore à la saturation des dispositifs dans un contexte budgétaire contraint. Les États généraux de la protection de l’enfance ont démarré en janvier dernier selon la volonté du département marnais. 

« En lançant les États généraux de la protection de l’enfance dans la Marne en 2024, nous avons voulu faire entendre toutes les voix, celles des enfants, des travailleurs sociaux, des familles d’accueil… », souligne Jean-Marc Roze, président du conseil départemental de la Marne. 

20 mesures en deux axes pour accompagner les enfants 

En effet, ces vingt mesures sont réparties en deux axes afin de mieux accompagner les enfants dans la Marne, pour un coût global estimé à 2,7 M €

L’aboutissement de ces États généraux a donc donné lieu à deux objectifs : mieux coordonner la protection de l’enfance sur le territoire et mieux adapter l’offre d’accueil, d’accompagnement des enfants confiés, c’est-à-dire protégés par la protection de l’enfance. 

Notamment, la première orientation qui vise à renforcer les échanges entre les partenaires de la protection de l’enfance et à prévenir les situations complexes en améliorant le repérage, comme l’installation d’un logiciel de suivi qui sera partagé entre les acteurs institutionnels.

Offrir un accompagnement et un accueil aux enfants placés 

L’Agence régionale de santé (ARS) Grand-Est joue également un rôle pour que les enfants en situation de double vulnérabilité bénéficient d’une priorité dans les admissions en limitant les délais d’attente

La deuxième orientation, quant à elle, a pour objectif d’adapter l’offre d’accueil et d’accompagnement des enfants placés. Il cherche à créer de nouveaux modes de prise en charge afin de répondre aux besoins des enfants placés de façon individualisée et personnalisée

Une équipe mobile va notamment être créée pour soutenir sur plusieurs mois l’accompagnement d’enfants en situation complexe sur leurs différents lieux de vie, soit un budget de 300 000 €

En Meuse, il y a une augmentation des placements d’enfants

La Marne n’est pas le seul département du Grand Est à être confronté à une crise nationale concernant la protection de l’enfance. Le département meusien est lui aussi victime de certaines problématiques.


Amélie Buchert, responsable de service Pilotage des Dispositifs ASE chez Département de la Meuse (à droite sur l’image) et Marie Christine-Tonner, vice-présidente petite enfance en Meuse (à gauche sur l’image), ont répondu à quelques questions sur le sujet.

Notre volonté au niveau du département est de développer la confiance et de ne pas être absolument dans le placement des enfants. Notre objectif est de mieux les accompagner. La protection de l’enfance, ce sont aussi des mesures de soutien par exemple dans l’éducation », explique Marie-Christine Tonner. 

  • Combien d’enfants sont placés en Meuse ?

Amélie Buchert, responsable de service Pilotage des Dispositifs ASE chez Département de la Meuse : « 950 enfants sont confiés mais 750 enfants sont pris en charge directement par les services de la protection de l’enfance. Le recours à l’institution ne donne pas forcément lieu à une mise en foyer ou dans une famille d’accueil ».

  • Quelles sont les problématiques actuelles en Meuse ?

Marie-Christine Tonner, vice-présidente petite enfance en Meuse : « Il y a une augmentation dans tous les départements des enfants placés. C’est une problématique nationale qui touche plus les zones rurales comme la Meuse. Il y a aussi un manque de professionnels dans le social ici, le recrutement est difficile. De plus, nous n’avons pas assez de budget cette année, c’est la crise ». 

Amélie Buchert : « Le système est à bout de souffle. Il est important d’accompagner les enfants. Le souci c’est qu’il y a un manque de place. En Meuse, il y a douze enfants qui sont placés en Belgique. Il y a un manque de structures adaptées, donc un manque pour accompagner les enfants. Il y a aussi un manque de reconnaissance pour les métiers du social, le métier souffre. Les pouvoirs publics doivent se rendre compte qu’investir aujourd’hui dans les jeunes permet d’économiser, car ils seront les adultes de demain. »

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