La moyenne nationale de boisement atteint 32%. Le Grand Est se caractérise par une couverture forestière particulièrement importante, avec une part majoritaire de forêt publique, c’est la seule région de France dans ce cas avec 45% de forêt privée seulement.
Haute-Marne : un département parmi les plus boisés du Grand Est
La carte du taux de boisement départemental montre que la Haute-Marne appartient aux départements entre 35% et 45% de boisement, une proportion nettement supérieure à la moyenne nationale. Son paysage alterne feuillus purs (chêne sessile, chêne pédonculé, hêtre) et mélanges de feuillus, typiques du nord-est où la diversité des essences est très élevée.
La Meuse : un massif forestier comparable, ancré dans la tradition
Comme la Haute-Marne, la Meuse fait partie des départements a fort couvert forestier (35 à 45%), marqué par de vastes forêts publiques et communales, une caractéristique propre au Grand Est. Les peuplements y sont dominés par le hêtre et les chênes, avec une présence marquée du charme et du frêne.
La Marne : un cas à part dans la région
À l’inverse, la Marne appartient aux départements moins boisés (moins de 15%). Le département se distingue par un paysage agricole prédominant, où les forêts se concentrent dans quelques grands massifs : forêt d’Argonne à l’est, forêt de la Montagne de Reims ou encore la forêt d’Épernay.
Des essences variées et fortement feuillues
Dans tout le nord-est, les forêts sont dominées par les feuillus purs et les mélanges de feuillus, une particularité bien visible sur la carte des peuplements par sylvoécorégion.
Les essences les plus représentées dans ces trois départements sont :
- Le Chêne sessile et pédonculé,
- Le Hêtre,
- Le Frêne,
- Le Charme,
- Localement : épicéa commun et sapin pectiné (plus sensible au dépérissement)
Ces espèces figurent d’ailleurs parmi celles les plus affectées au niveau national :
- 26% des frênes,
- 21% des châtaigniers,
- 10% des chênes pédonculés,
- 10% des épicéas communs sont considérés comme altérés.
Mortalité et dépérissement : le Nord-Est en première ligne
L’IGN souligne que les taux d’arbres altérés sont particulièrement élevés dans le Nord-Est de la France. La Haute-Marne, la Marne et la Meuse sont donc situées dans l’une des zones les plus touchées par :
- les effets cumulés des sécheresses récentes,
- l’attaque des scolytes sur les conifères (épicéa commun en particulier),
- le dépérissement du frêne (chalarose),
- l’impact de la canicule sur certaines essences feuillues.
Ces phénomènes expliquent notamment que la progression du volume de bois vivant soit inférieure à la moyenne nationale dans les départements du Nord-Est, conséquence d’une forêt déjà mature et de crises sanitaires répétées.
Une dynamique du bois et du carbone en ralentissement
Le stock de bois vivant augmente encore au niveau national, mais à un rythme plus lent qu’auparavant en raison des crises sanitaires et climatiques. Les départements de la Haute-Marne, de la Marne et de la Meuse apparaissent dans les zones où la production biologique par hectare est modérée ou légèrement inférieure à la moyenne (5.3 m3/ha/an au national).
Sur la période 2015-2023, la forêt française stocke encore 39 millions de tonnes de CO2 par an, mais les crises du Nord-Est contribué au ralentissement du bilan carbone forestier.
Régénération des forêts : la pression du gibier se fait sentir
Les premières données nationales sur les traces laissées par les grands ongulés montrent que 15% des juvéniles présentent des dommages (abroutissements, frottis, écorçage). Dans les départements forestiers du Grand Est, où cerfs et chevreuils sont très présents, cette pression est particulièrement sensible et peut ralentir la régénération naturelle.