La Meuse face aux dégâts des cervidés : le préfet prend des mesures pour réguler la chasse

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Les forêts meusiennes subissent depuis plusieurs années les conséquences d’une surpopulation de cervidés, menaçant la régénération des bois et créant des tensions entre sylviculteurs, agriculteurs et chasseurs. Pour y remédier, le préfet Xavier Delarue annonce une série d’arrêtés et de mesures concrètes visant à mieux encadrer la chasse et protéger les forêts.
Les forêts meusiennes subissent depuis plusieurs années les conséquences d’une surpopulation de cervidés, menaçant la régénération des bois et créant des tensions entre sylviculteurs, agriculteurs et chasseurs. Pour y remédier, le préfet Xavier Delarue annonce une série d’arrêtés et de mesures concrètes visant à mieux encadrer la chasse et protéger les forêts.

Des forêts sous pression. En Meuse, les forêts sont confrontées à un cocktail de menaces : réchauffement climatique, sécheresses répétées, attaques de scolytes et désormais, une surpopulation de cervidés. Ces animaux, en broutant massivement les jeunes pousses, compromettent la régénération naturelle et artificielle des bois.

Lors de l’assemblée générale des communes forestières, samedi à Mognéville, élus et sylviculteurs ont exprimé leurs inquiétudes face à ce phénomène. Le département est désormais le premier de France en termes de dégâts de gibier, avec près de quatre millions d’euros d’indemnisations pour environ 3 000 hectares de cultures endommagées, principalement par le sanglier. La sylviculture, elle, subit essentiellement les dégâts causés par les cervidés.

Un déséquilibre sylvo-cynégétique préoccupant

Ce déséquilibre met en lumière des tensions persistantes entre sylviculteurs, agriculteurs et chasseurs. Lors d’une table ronde, ces questions ont été abordées, impulsées par des élus, des forestiers et des chasseurs. Selon le préfet, Xavier Delarue, la situation est aggravée par « une mauvaise gestion cynégétique », dans le département. La fédération de chasse locale est pointée du doigt pour avoir favorisé une chasse « commerciale et de rendement » au détriment de la régulation durable des populations de gibier. Le préfet souhaite réengager le dialogue avec la nouvelle équipe pour trouver des solutions durables.

Des mesures concrètes pour réguler les populations

Pour limiter les dégâts, plusieurs mesures sont annoncées : 

  • Construction de 100 miradors supplémentaires, conditionnant le versement de 360 000 euros de l’État à la fédération de chasse. Ces miradors permettront notamment un tir ciblé et sécurisé des cervidés et sangliers.
  • Tirs de défense renforcés, avec la mobilisation d’un tiers des chasseurs meusiens et un agrainage localisé pour attirer le gibier et réduire les populations.
  • Chasse sous statut de battue administrative, permettant aux sociétés de chasse de poursuivre leur plan de chasse initial sans payer de nouvelles bagues, la viande étant gratuite.
  • Simplification de la réglementation des bagues pour cervidés, passant de cinq à deux régimes, et adoption d’arrêtés spécifiques sur la sécurité et l’encadrement des chasses en forêt et en plaine.

Le préfet a également indiqué qu’il sera présent sur le terrain avec l’Office Français de la Biodiversité (OFB), l’Office National des Forêts (ONF) et les services préfectoraux pour encourager la régulation des populations de gibier. 

Ces mesures visent à rétablir un équilibre entre sylviculture, agriculture et chasse, afin de protéger durablement les forêts meusiennes tout en maintenant une activité cynégétique responsable. Après ces annonces, l’assemblée a applaudi et salué cette prise de position. Tous attendent des évolutions rapides.

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