PFAS, nitrates… On fait le point sur l’eau potable dans la Meuse

Durée de lecture : 6 min.
Pesticides, nitrates ou PFAS… Certains territoires sont exposés à des eaux du robinet polluées, pouvant présenter des risques pour la santé. C’est le cas pour certaines communes meusiennes.
Pesticides, nitrates ou PFAS… Certains territoires sont exposés à des eaux du robinet polluées, pouvant présenter des risques pour la santé. C’est le cas pour certaines communes meusiennes.

Des eaux du robinet polluées. Entre les PFAS, les nitrates ou encore les pesticides, certains territoires sont plus touchés que d’autres par des eaux polluées, ce qui entraine dans certains cas des risques pour la santé. Une cartographie réalisée par Générations Futures et Data For Good et publiée sur le site « Dans mon eau », permet de visualiser l’état de l’eau en France. Publiée en octobre, elle est construite à partir des données publiques sur la qualité de l’eau.

Des communes meusiennes dans le rouge pour les PFAS

La France consomme environ 70 000 tonnes de pesticides par an, dont environ 40 000 tonnes qui sont classées dangereuses pour la santé ou l’environnement, soit près de 1 kg par habitant. Toutefois, la consommation de ces substances est variable selon les communes.

À travers la cartographie, il peut être observé que le département de la Meuse, notamment le nord, est particulièrement touché par les PFAS et les nitrates

Générations Futures/ Data For Good

Les PFAS sont une famille de milliers de substances fabriquées par l’homme. Utilisés depuis les années 1950 dans de nombreux secteurs d’activités en raison de leurs propriétés telles que la résistance à la chaleur, le fait d’être antiadhésives ou antitaches, les PFAS ont comme caractéristique d’être persistants dans l’environnement. Certaines zones sont plus contaminées par les PFAS en raison de rejets industriels, de l’utilisation de mousse anti-incendie ou à cause d’épandage de boues contaminées

En France, la limite de qualité réglementaire appliquée est fixée par l’Europe est de 0,1 µg/L pour la somme de 20 PFAS. Lorsqu’un dépassement est confirmé par au moins trois analyses, l’eau doit être déclarée « non conforme » et les autorités doivent restreindre sa consommation. 

Le 3 juillet dernier, le préfet de la Meuse, Xavier Delarue, a pris un arrêté préfectoral pour prendre une mesure sanitaire concernant une restriction de la consommation d’eau potable en raison d’un dépassement des normes de qualité. Quatre communes du nord meusien étaient alors concernées : 

  • Juvigny-sur-Loison
  • Louppy-sur-Loison
  • Han-Les-Juvigny
  • Remoiville

Selon les dernières analyses effectuées le 1er octobre 2025 dans ces communes et visualisées sur le site « Dans mon eau », Han-Les-Juvigny, Juvigny-sur-Loison et Louppy-sur-Loison sont toutes trois dans le rouge avec au moins un PFAS dépassant une limite sanitaire. La commune de Remoiville, quant à elle, figure en orange avec une eau non conforme qui dépasse la limite de qualité. 

Des nitrates également présents en Meuse

Générations Futures/ Data For Good

Les nitrates sont une des formes de l’azote, un élément essentiel à la croissance des plantes. La présence de nitrates dans les eaux résulte de leur présence naturelle dans l’environnement et de la contamination de la ressource par des activités humaines telles que les rejets urbains ou les activités agricoles. 

Il est estimé que l’agriculture est à l’origine de 88 % des nitrates contenus dans les eaux suite aux épandages de lisier ou d’engrais azotés de synthèse.

Leur limite de qualité est de 50mg/L. Si cette dernière est dépassée, l’eau doit être interdite à la consommation pour les femmes enceintes et les nourrissons. Au-delà de 100 mg/L, toute la population est concernée par l’interdiction de consommation. En cas de consommation de l’eau malgré la présence prolongée de nitrates à des concentrations supérieures à 50 mg/L, des risques pour la santé sont possibles.

En Meuse et notamment dans le nord meusien, quelques communes ont une concentration de nitrate comprise entre 10 et 24 mg/l ou encore entre 25 et 40 mg/l selon les dernières analyses du 27 octobre 2025.

Des villages marnais et haut-marnais aussi touchés par une eau non conforme

L’Agence Régionale de Santé mène régulièrement des analyses d’eau dans plusieurs villes et communes du territoire. Dans les communes de Pringy (Marne) et de Briaucourt (Haute-Marne), les résultats sont non conformes et amènent à une consommation limitée.

Pour Pringy, début juillet dernier, les résultats sont tombés et ont révélé la présence de pesticides et de teneur en plomb légèrement supérieure aux normes réglementaires. Les pesticides ne doivent pas dépasser 500 nanogrammes par litre. Concernant le taux de plomb, ceci ne doit pas dépasser la limite de qualité fixée à 10 microgrammes.

À Briaucourt, l’ARS a émis un avertissement, le 22 juillet, auprès des habitants. Les résultats ont révélé une non-conformité au niveau des bactéries présentes dans l’eau. Depuis un arrêté du 11 janvier 2007, un litre d’eau du robinet ne doit pas contenir plus de 100 000 bactéries.

Tags
Filigrane