40 000 décès par an en France. C’est l’effet de l’exposition au PM2,5, un mélange de fumée, de suie et d’aérosol, sur la mortalité en France métropolitaine. À l’échelle de la région Grand Est, cela représenterait 3 900 à 5 000 décès prématurés chaque année.
Selon l’Agence Régionale de Santé (ARS) 100% des habitants du Grand Est sont exposés à un air non conforme aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé pour l’ozone et les particules fines en 2024. 14% de la population a respiré un air « trop chargé » en ozone au moins 25 jours en 2024 (seuil actuel), un chiffre qui « grimpe à près d’un tiers » avec la future norme 2030.
« Plus de huit jours sur 10 avec un air de bonne qualité »
Dans son communiqué l’ARS précise que « la qualité de l’air dans le Grand Est s’améliore globalement depuis dix ans, bien qu’il reste encore des progrès à réaliser ». Le dioxyde d’azote, principalement lié au trafic routier, est en « nette diminution » et ce serait grâce au renouvellement du parc automobile et à l’augmentation des utilisations de véhicules électriques et hybrides.
Les niveaux de particules fines PM10 et PM2,5 provenant du chauffage, de l’agriculture et de l’industrie auraient atteint une certaine « stabilité », cependant, ils demeurent « trop élevés » en comparaison avec les préconisations de l’Organisation mondiale de la santé. L’ozone qui se forme lors des fortes chaleurs, « montre une tendance à la hausse sur le long terme, en lien avec le changement climatique ».
Ces évolutions montrent que les actions engagées « portent leurs fruits », mais qu’il est « indispensable de poursuivre les efforts pour mieux protéger la santé des habitants et atteindre les nouveaux objectifs fixés par l’Europe pour 2030 ».
Les effets sur la santé
Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, près de quatre millions de personnes en France sont atteintes d’asthme et estime qu’entre 10 et 12 % de la population a souffert, souffre actuellement ou souffrira d’asthme au cours de sa vie. Cette maladie chronique connaît une « augmentation notable », notamment chez les enfants.

Dans la région Grand Est, environ 400 000 personnes ont été prises en charge pour de l’asthme. D’après Santé Publique France, « il serait possible d’éviter » chaque année plusieurs dizaines de milliers de cas d’asthme chez les enfants de 6 à 11 ans en réduisant leur exposition au formaldéhyde et aux moisissures dans les salles de classe, selon Santé Publique France.
Environ un tiers des Français souffre d’allergies au pollen. Selon les projections de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « une personne sur deux pourrait être concernée par des allergies d’ici 2050 ».

La Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) est une maladie des bronches qui gêne la respiration, elle est causée par le tabac, mais aussi par la pollution de l’air. Plus de 18 000 décès par an en France sont imputables à la BPCO, dans la région Grand Est, cela a représenté 2 276 décès annuels entre 2013 et 2017.

Les actions menées pour une meilleure qualité de l’air
L’amélioration de la qualité de l’air est « l’objet d’un engagement de la part d’acteurs locaux, en partenariat avec des organismes tels que la CPAM, la MSA et l’ARS ». Ces actions visent à sensibiliser différents publics, notamment les futurs et jeunes parents ainsi que les patients atteints d’affections respiratoires de longue durée. Cette démarche « collective » est présentée comme une mesure pour la protection de la santé et la création de conditions de vie et de travail « saines » pour la population.
Pour la qualité de l’air extérieur, des dispositifs de santé publique sont mis en place pour aborder l’enjeu du tabagisme passif dans les environnements partagés. Depuis juillet 2025, plusieurs espaces publics deviennent non-fumeurs afin de protéger la population.
Cela concerne notamment les abords des écoles et établissements scolaires, les parcs et jardins publics, ainsi que les zones d’attente des voyageurs, qui garantiront un espace sans tabac de neuf mètres.
En complément de ces mesures nationales, des collectivités et administrations « s’engagent dans des initiatives spécifiques » soutenues par l’ARS, telles que les « espaces sans tabac », le projet « villes libres sans tabac », les « lieux de santé sans tabac » (LSST) dans les établissements de santé, ou encore la démarche « ARS sans Tabac » initiée par l’ARS Grand Est elle-même.
À titre individuel, « le simple geste de s’éloigner d’au moins dix pas des autres personnes lors de la consommation de tabac en extérieur est encouragé ».

Impact du tabac sur la qualité de l’air Intérieur et gestes préventifs
Concernant la qualité de l’air intérieur, « l’aération ne suffit pas à éliminer les conséquences de la fumée de tabac ». Les composants chimiques « persistent dans l’air et se déposent sur les surfaces (rideaux, meubles, tissus, moquettes), où ils continuent d’émettre des substances polluantes ». Afin de limiter le tabagisme passif pour soi et son entourage, l’ARS recommande des gestes simples aux fumeurs comme ne pas fumer à l’intérieur du logement ni du véhicule, même si les fenêtres sont ouvertes.
De plus, il est conseillé de couvrir les cheveux longs lors de la consommation de tabac pour éviter le dépôt de particules, et de changer de vêtements, idéalement en prenant une douche et en se lavant les cheveux, après avoir fumé et avant de rentrer chez soi.