Décarboniser les transports à l’échelle du territoire. C’est une réflexion que mène le Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du Pays Barrois. Depuis juin 2024, une étude a été lancée afin d’étudier le « potentiel de conversion des flottes captives auprès des gestionnaires et d’évaluer les équipements nécessaires à l’avitaillement de ces véhicules en énergie alternative ».
Le 1er juillet 2025, lors de la rencontre « Roulons Bas Carbone » à Longeville-en-Barrois, le PETR a présenté aux acteurs et aux partenaires locaux l’avancée des travaux et les perspectives de développement issues de l’étude.
Un état des lieux du Pays Barrois
Le territoire du Pays Barrois possède quelques « atouts » pour s’engager vers une « mobilité décarbonée » avec la présence d’acteurs, une mobilisation autour des biocarburants, ainsi qu’avec des programmes d’accompagnements.
De plus, la production locale d’électricité renouvelable étant principalement éolienne, et le développement de la méthanisation renforcent le « potentiel énergétique ».
Les chambres consulaires ainsi que les gestionnaires de réseaux peuvent être mobilisés également pour accompagner les transitions. Le « développement de filières de rétrofit pourrait générer de l’emploi localement. »
De plus, le « fort trafic » de poids lourds sur la RN4 ou l’intérêt des acteurs enquêtés, comme le CD55, La Poste ou encore Arcelor Mittal, pour structurer un « Club Mobilité », offrent des « leviers concrets ».
Cependant, la motorisation à faibles émissions reste, pour le Pays Barrois, « marginale » avec une implication limitée des transporteurs locaux et des flux internes trop faibles pour « justifier à ce stade une station multi-énergies ».
Plusieurs « menaces » s’ajoutent, tels qu’un contexte réglementaire européen incertain, un secteur du transport sous tension avec une hausse des coûts, une pression normative et un risque sur l’approvisionnement, et une incertitude en augmentation concernant la pérennité des soutiens financiers publics. « Ces éléments rendent d’autant plus nécessaire une coordination territoriale forte pour sécuriser les trajectoires de transition ».
Des perspectives pour répondre aux enjeux
Le PETR a présenté les résultats de l’étude lancée il y a un an, ainsi que les perspectives pour le Pays Barrois.
Le premier point concerne une mutualisation des biocarburants avec l’huile végétale hydrotraitée (HVO). Cela permettrait de « sécuriser l’approvisionnement et de réduire les coûts à hauteur de quatre pleins de poids lourds par jour ». Le Département de la Meuse utilise d’ores et déjà ce carburant pour ses véhicules.
En parallèle, un consortium au sujet du carburant à base de colza produit à Verdun (B100) est en réflexion. Ce carburant permet jusqu’à « 60 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre ».
Le second point aborde la programmation d’accompagnement de certificats d’économie d’énergie (CEE) pour le territoire. Des programmes d’aides à la transition écologique en matière de transports sont déjà existants avec une aide à l’achat et des accompagnements au sein des entreprises avec par exemple, le programme Engagement volontaire pour l’environnement (EVE) qui accompagne ces derniers dans la réduction de leur impact énergétique et environnemental, le programme Remove qui étudie la possibilité de report modal, ou encore les programmes Appel d’Air et ACT.
Lors de la rencontre « Roulons Bas Carbone », les « chambres consulaires » ont partagé leur bénéfice d’accompagnement. La Chambre des Métiers et de l’Artisanat Grand Est a présenté les dispositifs d’accompagnement et de soutiens financiers proposés, au côté de la Chambre d’agriculture de la Meuse, qui a également proposé des dispositifs d’accompagnement.
La dernière perspective sur laquelle le PETR a appuyé : Le Club Mobilité. Ce dernier a pour vocation de « créer un cadre de travail collaboratif réunissant les acteurs économiques et institutionnels du territoire ».
L’objectif est de suivre l’actualité et les dispositifs liés à la mobilité durable, puis d’identifier les besoins, les freins à la mobilité professionnelle, à valoriser les retours d’expériences ainsi que co-construire des solutions adaptées aux réalités locales. Piloté par le PETR, ce club a pour ambition de « rassembler une grande diversité d’acteurs tous engagés » autour de la mobilité sur le territoire du Pays Barrois.