Vers 8 h 30, un drame s’est produit devant le collège Françoise Dolto. Lors d’un contrôle des carnets de liaison et des sacs, effectué par l’équipe pédagogique en présence de la gendarmerie, un élève de 14 ans, prénommé Quentin, a sorti un couteau de cuisine et poignardé à plusieurs reprises Mélanie Grapinet, surveillante au sein de l’établissement. La jeune femme, âgée de 31 ans, est décédée des suites de ses blessures.
L’autopsie a révélé que la victime avait reçu sept coups de couteau. Une plaie de 7 cm dans le dos aurait été fatale.
Un gendarme présent au moment des faits a immédiatement maîtrisé l’agresseur, non sans être blessé à la main, ce qui lui a valu dix jours d’incapacité de travail. Les secours ont été appelés dans la foulée. Quentin a été placé en garde à vue dès le mardi matin, pour une durée initiale de 24 heures, prolongée le mercredi pour permettre de nouvelles auditions.
Mise en examen pour meurtre
La garde à vue s’est achevée ce jeudi 12 juin en fin de matinée. À l’issue de ses 48 heures d’audition, le collégien a été présenté à un juge d’instruction à Dijon.Le parquet a requis sa mise en examen pour « meurtre d’une personne chargée d’une mission de service public », ainsi que pour « violences volontaires contre un gendarme » lors de son interpellation et de son placement en détention provisoire.
Un profil déroutant
Hier, Denis Devallois, procureur de la République de Chaumont, avait livré les premiers éléments sur le profil du suspect : « Né en août 2010, ce jeune garçon est décrit comme sociable, bon élève, et référent anti-harcèlement au sein du collège. Ni lui, ni aucun membre de sa famille, ne possède de casier judiciaire. »
Lors de la garde à vue, l’individu s’est montré détaché face aux faits. Aucun signe de trouble mental n’a été observé à ce stade. Il reconnaît le passage à l’acte, sans aucun regret, ni compassion pour la victime. Ce jeune homme semble en perte de repères concernant la valeur de la vie humaine. Il a déclaré avoir voulu s’en prendre à une surveillante, sans viser spécifiquement Mélanie Grapinet. Selon lui, les surveillantes auraient adopté un comportement différent selon les élèves. »
L’avocat du collégien réagit
De son côté, Maître Antoine Chateau, avocat du jeune garçon, a déclaré ce jeudi auprès de France Info qu’il se « dissocie de certaines affirmations faites par le procureur ». Il a rappelé que des expertises psychologique et psychiatrique auront lieu dans le cadre de la procédure : « Ce sont elles qui détermineront l’état mental de mon client, et non les premières impressions de l’enquête. »