Un regard historique sur les conditions de travail. Une conférence sur le patrimoine industriel en Haute-Marne, dans le cadre des conférences du jeudi, se tiendra le jeudi 23 octobre à 18 h 30 au Théâtre de Saint-Dizier. La présentation sera assurée par Gracia Dorel-Ferré, historienne et présidente de l’association pour le patrimoine industriel de Champagne-Ardenne.
Développement industriel et diversification des activités
Historiquement la Haute-Marne a été la première région métallurgique de France jusqu’en 1860. Le territoire a accueilli des formes de travail diversifiées, un sujet qui, selon le communiqué de presse, « n’a pas particulièrement retenu l’attention des chercheurs ».
La géographie locale, caractérisée par son relief et son réseau hydraulique, a favorisé la dispersion des lieux de production, pendant que les usines de fonderies employaient des ouvriers, le travail à domicile persistait, impliquant l’ensemble de la famille dans des secteurs tels que la coutellerie et la ganterie. Au cours du XXe siècle, la déconcentration des industries parisiennes a conduit à l’établissement des petites unités utilisant une main-d’œuvre féminine, jeune et inemployée.
Focus sur les conditions de travail
Gracia Dorel-Ferré a indiqué que l’étude du sujet permet de connaître l’industrie, mais que les conditions de travail sont moins bien documentées. L’idée de cette recherche est venue lors de la consultation des archives départementales. L’historienne a notamment orienté ses recherches sur les activités des femmes au XXe siècle, citant Saint-Dizier comme un « laboratoire d’expérimentation sociale du travail ».
Le travail à domicile constitue un axe souligné par la conférencière. Elle a notamment mentionné que le travail à domicile est parfois encore considéré comme de « l’esclavagisme consenti », établissant un lien avec les changements de perspectives actuels liés au télétravail. L’objectif est de mettre en perspective l’évolution de la façon dont les individus ont trouvé à travailler. La fin de ces activités industrielles marque la conclusion d’une période où les régions « dépendaient des ressources locales pour leur développement économique ».
