La Boisserie : le classement aux Monuments historiques relancé sur fond de tensions familiales

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La procédure visant à classer La Boisserie, la demeure de Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises, vient d’être officiellement engagée.
La procédure visant à classer La Boisserie, la demeure de Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises, vient d’être officiellement engagée.

Un nouveau chapitre s’ouvre pour l’une des maisons les plus symboliques de France. L’annonce a été confirmée après l’avis favorable et unanime de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture. Jusqu’ici seulement inscrite, la maison pourrait donc bénéficier d’un niveau de protection supérieur, permettant à l’État ou à la commune d’intervenir en cas de vente. Selon France Inter, cette procédure a été lancée par le ministère de la Culture, à la demande de l’Élysée, qui souhaite garantir que « le destin de La Boisserie reste français ».

Un lieu historique fragilisé 

Depuis octobre 2025, la Fondation Charles de Gaulle s’est retirée de la gestion de La Boisserie, laissant place au conseil départemental, désormais en charge du site. À côté de cela, la répartition des parts au sein de la famille a été modifiée : l’un des quatre petits-fils du Général a cédé ses droits à Pierre de Gaulle, qui détient désormais la moitié de la propriété.

Selon France 3 Grand Est, cette recomposition soulève des interrogations, notamment en raison des positions publiques de ce dernier (notamment le fait qu’il entretienne des liens avec la Russie) et de la possibilité que d’autres héritiers choisissent de vendre leurs parts à des investisseurs extérieurs. Une perspective qui inquiète localement, où l’attachement au patrimoine gaulliste est très fort.

La commune rappelle régulièrement que La Boisserie constitue un élément central de son identité : lieu de vie du Général, site de son décès en 1970, et point de rassemblement de mémoire autour de la figure gaullienne. De son côté, France Inter souligne que l’Élysée souhaite que la maison soit gérée « par une institution dont c’est la vocation », et non par une structure politique. Le média révèle également que le département a transmis une proposition de rachat, même si la décision finale reviendra aux héritiers.

Un bien à la fois familial, national et symbolique

Pour les autorités locales comme départementales, l’avenir de la maison doit être envisagé collectivement, avec l’État et sous la responsabilité première des héritiers. Tous soulignent que la valeur immobilière du bien ne reflète en rien son importance historique, culturelle et symbolique pour le pays.
La perspective d’un classement apparaît donc comme un moyen de sécuriser l’avenir du site tout en laissant à la famille la maîtrise des décisions.

La procédure n’en est qu’à son début : le classement devra encore être formalisé par un décret en Conseil d’État. Une étape décisive dans la protection d’une demeure qui incarne une part essentielle de l’histoire française.

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