Une conférence d’urgence. Ce mardi 9 décembre, au Mémorial Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises, Nicolas Lacroix, le président du Conseil départemental, a tenu une conférence de presse sur la situation sensible que traverse le village. Lors de cette conférence, Nicolas Lacroix a évoqué plusieurs sujets.
Un mémorial fragilisé financièrement
Le Département va reprendre en régie directe la gestion du Mémorial Charles de Gaulle. Une décision rendue nécessaire par la situation économique de l’établissement. Depuis 2010, les pertes oscillent entre 100 000 et 200 000 euros par an, sans amélioration notable et malgré la hausse de fréquentation.
La Délégation de service public (DSP), prolongée de huit mois, ne pourra finalement pas aller à son terme. Les difficultés financières mettent l’institution au bord de la cessation de paiement. « Nous devons sécuriser le mémorial et éviter un arrêt brutal », insiste Nicolas Lacroix.
Dès le mois de mai 2026, les 22 salariés du mémorial et de la Boisserie deviendront agents du Département. Une transition qui nécessite la création de nouveaux postes et d’un budget annexe.
Stabiliser avant de reconstruire
Cette reprise en régie n’a toutefois pas vocation à durer. Le Département se donne le temps de bâtir un nouveau modèle de gestion, plus solide et plus pérenne, afin de rassurer les équipes, sécuriser le site et accueillir les visiteurs dans de meilleures conditions.
En attendant, les discussions se poursuivent autour de la Boisserie, dont la procédure de classement en urgence a contribué à amplifier les débats. Le Département comme l’État entendent protéger ce lieu hautement symbolique, tout en préparant une gouvernance plus stable pour l’ensemble du site.
Un contexte familial et institutionnel tendu
Depuis l’automne, la gestion de la Boisserie est au cœur d’interrogations. Le partage des parts au sein de la famille de Gaulle a été modifié, provoquant une série de rumeurs sur l’avenir de la propriété. Le classement au Monuments historiques, validé à l’unanimité par la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture, permettait à l’État ou à la commune d’intervenir en cas de vente, pour garantir que ce lieu emblématique reste sous souveraineté française.
Face aux spéculations, Nicolas Lacroix, président du Conseil départemental de la Haute-Marne, mais également président du Mémorial Charles de Gaulle, a tenu à clarifier la situation : « Le Département gère la Boisserie, mais n’en est pas propriétaire. Nous discutons directement avec les trois fils de la famille de Gaulle et ils n’ont aucune intention de vendre la maison. »
Il rappelle également que, si l’État manifeste son intérêt pour une éventuelle acquisition, aucune décision ne sera prise sans concertation mutuelle. Et surtout : il n’est pas question que la maison tombe dans des mains étrangères.