On pourrait presque dire, « c’est reparti pour un tour ». Seulement trois mois après sa nomination, le désormais ex-Premier ministre a été censuré par une motion déposée par le Nouveau Front Populaire.
Le gouvernement avait engagé sa responsabilité lundi 2 décembre en vertu de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution afin d’adopter la loi sur le budget de la Sécurité sociale. Le Rassemblement National a mis ses menaces à exécution en votant bel et bien ce texte.
Les premières réactions locales
« Ce soir, nous avons utilisé un outil constitutionnel pour sanctionner un gouvernement et empêcher un tel budget de passer », précise Laurence Robert-Dehault, députée de la 2ᵉ circonscription de Haute-Marne. Au total, 331 députés ont voté pour. Ce vote contraint donc le Premier ministre à la démission.
« Pour l’instant, cela ne change rien au niveau local, poursuit l’élue Rassemblement National. Tout ce que nous souhaitons désormais, c'est que le gouvernement nous prenne en compte, nous sommes tout de même le 1ᵉʳ groupe politique de l’assemblée. »
De son côté, Charles de Courson, député de la 5ᵉ circonscription de la Marne, n’a pas forcément choisi la motion de censure, mais s’est dit prêt à faire des « compromis ». Un peu plus tôt dans la journée, il postait ce message sur son compte X. « Si ce projet de loi de fin de gestion n'était pas adopté, certains services auraient manqué de moyens pour remplir leurs missions. C'est pourquoi, avec le Groupe Liot nous avons voté en grande majorité ce texte de compromis. »
En Meuse, le Rassemblement National se dit satisfait de cette décision de l’assemblée. « On ne peut pas accepter 40 milliards d’impôts en plus alors qu’il n’y a aucune économie sérieuse dans le projet de M. Barnier », s’indigne Brigitte Gaudineau, déléguée départementale du RN en Meuse.
Bientôt un nouveau gouvernement ?
La fin de Michel Barnier rime également avec le retour de François Cornut-Gentille en Haute-Marne. Ancien député du département, il avait rejoint Matignon en septembre en tant que responsable du pôle Défense. « On savait que ça pouvait être court, affirme le politique. Il y a eu des calculs politiques, c’est dommage parce que là on avait un homme d’expérience qui discutait avec tout le monde »
Michel Barnier avait pourtant mis en garde ces derniers jours face à une motion de censure pouvant causer « des turbulences graves sur les marchés financiers », en vain. Autre conséquence de cette censure : la loi sur le budget de la Sécurité sociale est rejetée.
C’est la deuxième fois sous la Vᵉ république que le gouvernement est censuré, la dernière fois était en 1962. Emmanuel Macron s’adressera aux Français ce jeudi 5 décembre, à 20 heures.