Pour remettre dans le contexte, ce lundi 2 décembre, le désormais ex-Premier ministre a utilisé l’article 49.3 de la constitution avec pour objectif d’adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025, sans passer par le vote des députés. Suite à cela, le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement National avaient annoncé déposer une motion de censure. Concrètement, une motion de censure, c'est ce qui permet à l’Assemblée nationale de renverser le gouvernement par le vote.
Et donc, c’est ce qu’il s’est passé hier soir. 331 députés ont voté cette motion de censure. Pour rappel, il faut un minimum de 288 députés pour que le gouvernement tombe. Autant dire que ce minimum a été largement dépassé. Il faut aussi préciser que c’est un événement absolument rarissime pour le paysage politique français. En effet, c'est seulement la deuxième fois sous la Vᵉ république que cela se produit. La dernière fois, c'était en 1962. À l’époque, c'était le gouvernement Pompidou qui tombait.
Une décision politique rare
Effectivement, forcément, ça a pas mal réagi au niveau local pour les députés, notamment en Haute-Marne. La députée RN Laurence Robert-Dehault, de son côté, appelle au calme face à cette situation tendue. Maxime Amblard, député Rassemblement National de la 1ʳᵉ circonscription de la Meuse, se dit satisfait de ce choix politique. Pour lui, ce vote était une décision logique, qui respecte la volonté des électeurs du parti.
Charles de Courson, député marnais, n’a pas souhaité voter la motion de censure du Nouveau Front Populaire. L'élu du groupe Liot (Liberté, Indépendants, Outre-mer et Territoires) a réagi rapidement à la suite du renversement du gouvernement de Michel Barnier. « Suite à l’adoption de la mention de censure, que je n’ai pas votée, nous nous enfonçons dans une impasse politique, rendant le pays ingouvernable. »
Une suite incertaine
Emmanuel Macron doit désormais désigner un nouveau Premier ministre. Le président s’exprime dès ce soir à 20 heures. Parmi les noms qui circulent, Lucie Castets, portée par le Nouveau Front Populaire, semble avoir peu de chances. D’autres figures comme Sébastien Lecornu ou François Bayrou sont évoquées, mais pour l’instant, rien n’est acté.
En ce qui concerne le budget pour 2025, avec cette motion de censure, le projet de loi est rejeté. Alors, ça ne signifie pas qu’il n’y aura pas de budget pour 2025, mais en attendant qu’une alternative soit trouvée, et bien 2025 commencera avec les mêmes bases que 2024. Problème, ce budget ne prendra pas en compte l’inflation au cours de l’année.