« Nous vous annonçons la fermeture administrative du VIP pour une durée de 2 mois suite aux récents événements », annonce la discothèque le VIP 55 sur ses réseaux sociaux ce jeudi 20 novembre. C’est une baisse de rideau temporaire pour cet établissement situé à Savonnières-devant-Bar. Le préfet de la Meuse, Xavier Delarue, a, dans un arrêté, ordonné la fermeture administrative de l’établissement à compter de ce jeudi.
Cette décision a été prise suite à plusieurs évènements impliquant de près ou de loin la boite de nuit, tels que des bagarres ou la présence de mineurs alcoolisés ayant consommé dans la discothèque.
« J’ai juste voulu protéger ce jeune »
Parmi les récents évènements ayant conduit à la fermeture de la boite de nuit, figure notamment la violente agression d’un jeune homme le 8 novembre à environ 200 mètres de l’établissement. Sur les réseaux sociaux, le père de la victime, Arnaud, avait réagi le jour même : « Mon fils a été victime d’une tentative de vol de son véhicule à la sortie du VIP55 par un groupe de 4 jeunes, en état d’ivresse avancé, car ces derniers n’avaient pas de moyens de locomotion pour repartir sur Verdun », explique-t-il. Le père a également remercié les videurs de la boite de nuit qui ont permis « d’attraper », trois des quatre individus. La victime a reçu dix jours d’incapacité totale de travail (ITT) à la suite de l’agression.
« Il était 5 h 30, la boite était fermée. On entend frapper à la porte, on ouvre et là, on voit un jeune la tête en sang », témoigne Léo Gournet, gérant du VIP 55. « Il nous dit qu’il s’est fait frapper par des jeunes qui veulent sa voiture ». Accompagné de deux portiers, le gérant aperçoit un groupe de mineurs agresser les amis du jeune homme et prend la décision d’intervenir. Les portiers s’avancent et gazent les agresseurs à l’aide de bombes lacrymogènes pour les séparer : « On était obligés de les gazer », déclare Léo Gournet, « Si on n’était pas intervenus, on ne sait pas ce que serait devenu ce jeune ».
Le gérant raconte que les quatre jeunes sont revenus devant la discothèque en se montrant « agressifs et en demandant des comptes ». Il avoue avoir « donné une gifle » à l’un d’eux. Une fois rentré à Verdun, le gérant du VIP 55 explique que les jeunes agresseurs accompagnés de leurs parents se sont rendus à son domicile pour « demander des comptes » : « Ils étaient sept devant chez moi, ils ont menacé ma femme ».
Le 14 novembre, trois des quatre jeunes mis en cause ont été déférés au parquet de Verdun, compétent pour les mineurs. Ces derniers avaient, selon les informations de l’Est Républicain, consommé quatre bouteilles de vodka pour une somme totale de 500 euros au sein du VIP 55.
Léo Gournet, gérant du VIP 55 a été placé sous contrôle judiciaire et est convoqué au tribunal de Verdun le 10 décembre prochain : « J’ai juste voulu protéger ce jeune ».
Des mineurs alcoolisés ayant consommé dans l’établissement
« J’accepte la décision de la préfecture, mais je trouve ça injuste », déclare Léo Gournet. Dans l’arrêté de la fermeture, le préfet de la Meuse s’est d’abord appuyé sur un contrôle d’identité et routier, réalisé le 18 octobre aux abords du VIP 55.
Les policiers avaient constaté deux conduites en état d’ébriété à la suite de consommation en boite. Les deux individus étaient des adolescents qui ont indiqué avoir acheté et consommé de l’alcool au VIP 55. Le jour suivant, les gendarmes ont établi un rapport au sujet de tapages et insultes perpétrés lors des week-ends d’ouverture, provoqués par des clients alcoolisés.
Le gérant, Léo Gournet, affirme que les mineurs « qui se rendent dans la boite ont l’autorisation des parents ». Il reconnait toutefois le manquement dû à l’alcool vendu aux mineurs et s’engage à rectifier ces manquements.