Cette messe avait soulevé les politiques locaux. Un mois après les faits, la justice décide de poursuivre Jacques Boncompain, président de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP).
Des propos au cœur de l’enquête
Il sera convoqué le 4 mars prochain devant le tribunal judiciaire de Verdun. Il est poursuivi à la suite de l’organisation d’une messe en hommage à Philippe Pétain, célébrée le 15 novembre dernier dans la cité meusienne. L’homme avait été entendu le 27 novembre par les services judiciaires, dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Verdun.
À l’issue de l’office religieux, Jacques Boncompain avait tenu publiquement des propos affirmant que « Pétain avait contribué à sauver au moins 700 000 juifs ». Ces déclarations ont conduit le parquet à ouvrir une enquête pour contestation publique de l’existence de crimes contre l’humanité commis durant la Seconde Guerre mondiale, une infraction pénale prévue par la loi.
L’enquête a été menée afin de déterminer si ces propos relevaient d’une infraction pénale et s’ils avaient également été tenus pendant l’office religieux.
Un signalement du préfet de la Meuse
L’affaire trouve son origine dans un signalement adressé à la procureure de la République par le préfet de la Meuse, Xavier Delarue, via une procédure dite article 40. Le représentant de l’État estimait que l’ADMP avait tenté d’organiser une réunion politique visant à la réhabilitation de Philippe Pétain, en utilisant le cadre religieux.
Ce signalement a conduit à l’ouverture d’une enquête judiciaire au périmètre élargi, incluant l’analyse du déroulement de la cérémonie et des prises de parole associées.
L’Église mise hors de cause
Les investigations ont permis d’établir que l’Église, ainsi que le curé modérateur de la paroisse, ne pouvaient être tenus pour responsables des faits reprochés. Aucun élément ne permet de leur imputer une participation ou une complicité dans les propos incriminés.
La procédure se concentre donc exclusivement sur les déclarations et l’initiative de l’organisateur de la cérémonie. La procureure de la République de Verdun, Delphine Moncuit, confirme à nos confrères de L’Est Républicain que Jacques Boncompain a fait l’objet d’une convocation par officier de police judiciaire, afin de répondre de la prévention retenue par le parquet.