Plus de quatre adultes sur dix. Ce sont 23 millions de français souffriraient de douleurs chroniques. À l’occasion de la Journée Mondiale de la lutte contre la douleur, la Fondation Analgesia publie son premier baromètre de la douleur avec l’Observatoire Français de la Douleur et des Antalgiques. La recherche a eu lieu entre janvier et février 2025 et implique un échantillon de 11 940 Français, dont 5 000 individus souffrant d’au moins une douleur chronique.
Quatre Français sur dix touchés
Selon le baromètre, 42 % des adultes français souffrent de douleurs chroniques, soit plus de 23 millions d’individus. Au cours des 15 dernières années, la situation s’est « détériorée ». Selon la dernière étude sur les douleurs chroniques menée en 2008, environ 31 % des adultes vivaient avec une douleur continue depuis au moins trois mois.
La Fondation Analgesia a signalé le lundi 20 octobre « une crise silencieuse de la douleur en France ». Les douleurs musculosquelettiques sont les plus courantes, touchant 36 % de la population, suivies des douleurs orofaciales à 33 %, abdominales à 15% et neuropathiques à 12 %. « Environ la moitié des individus concernés ressentent des douleurs sévères dépassant 6 sur 10 », indique le baromètre.
Une prise en charge et des soins « insuffisants »
L’enquête souligne que 36 % des Français vivant avec une douleur chronique présentent un handicap fonctionnel modéré à sévère. Deux tiers des personnes interrogées témoignent aussi de l’absence d’amélioration, voire d’une aggravation de leurs symptômes sur les six derniers mois. L’efficacité de la prise en charge est questionnée, note la fondation Analgesia.
44 % des personnes souffrent depuis plus de trois ans et 50 à 80 % présentent des répercussions physiques, émotionnelles et sociales, la moitié présente une qualité de vie physique et/ou mentale altérée. Le traitement principal est très majoritairement les médicaments antalgiques, prescrits pour neuf patients sur dix et 27 % ont recours aux opioïdes. En revanche, à peine un patient sur trois juge le suivi médical « insatisfaisant » ou mauvais, en raison de « l’inefficacité » des traitements administrés. Par ailleurs, neuf sur dix d’entre eux se tournent vers l’automédication, dont 16 % en utilisant des opioïdes.
