65 % des adultes du Grand Est déclarent « avoir une bonne santé » en 2024

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Tabac, alcool, activité physique, santé mentale, inégalités sociales… Depuis une trentaine d'années, l’enquête du Baromètre de santé publique France mesure la santé sous toutes ses formes. Plus de 2 000 personnes ont été interrogées dans le Grand Est.
Tabac, alcool, activité physique, santé mentale, inégalités sociales… Depuis une trentaine d'années, l’enquête du Baromètre de santé publique France mesure la santé sous toutes ses formes. Plus de 2 000 personnes ont été interrogées dans le Grand Est.

C’est une enquête « unique en son genre ». Depuis plus de 30 ans, le Baromètre de Santé publique France permet de mesurer et suivre les comportements, perceptions et opinions de santé des personnes vivant en France

Pour 2024, une mise en perspective régionale a été élaborée dans le but de « mieux comprendre les dynamiques propres au territoire et ainsi appuyer efficacement les acteurs locaux », explique Santé Publique France. Au total, 35 000 personnes ont été interrogées, dont 2 400 dans la région Grand Est

Des données sur 20 grands enjeux de santé publique

L’enquête partage des informations qui ne sont pas collectées par les systèmes de surveillance existants comme les comportements individuels, les opinions, les connaissances, ou encore les événements de santé. 
L’édition de 2024 recueille des données sur 20 grands enjeux de santé publique tels que la consommation de tabac et d’alcool, la pratique d’activité physique, le sommeil, l’adhésion à la vaccination ou encore la santé mentale.

Désormais actualisées tous les deux ans, ces données révèlent les tendances sanitaires et sociales du moment et fournissent ainsi des informations nécessaires à l’élaboration et l’évaluation de politiques de santé publique », déclare Santé publique France.

« Au-delà des indicateurs, le Baromètre de Santé publique France met en évidence l’influence des contextes de vie, des facteurs sociaux et des environnements locaux sur la santé des habitants ». Le Grand Est suit majoritairement les tendances nationales, toutefois les résultats mettent en lumière quelques spécificités.

Par exemple, les bonnes pratiques de protection de piqûres de tiques sont supérieures au niveau national, alors que la région est à risque.  Cependant, à l’inverse, le Grand Est présente des fragilités. C’est le cas du tabagisme quotidien, qui reste plus répandu sans pour autant s’accompagner d’une motivation accrue à l’arrêt chez les fumeurs.

« Ces premiers résultats régionaux ouvrent ainsi la voie à une meilleure compréhension des dynamiques territoriales. Ils doivent constituer un appui pour le pilotage des politiques de santé publique régionales et la définition de stratégies d’interventions s’adaptant aux contextes et aux populations, notamment dans une perspective de réduction des inégalités de santé », exprime Justine Trompette, déléguée régionale Grand Est, Santé publique France.  

Santé mentale, alcool, activité physique…

Les résultats de l’enquête peuvent guider les politiques publiques et la prévention dans le Grand Est. Dans la région, 65,4 % des adultes âgés de 18 à 79 ans déclarent avoir une « bonne » ou « très bonne » santé générale : « Cette proportion varie selon le sexe, l’âge, le niveau d’étude, les revenus et la catégorie socio-professionnelle : les hommes, les plus jeunes et les catégories socialement favorisées déclarant une meilleure santé perçue que les femmes, les plus âgés et les moins favorisés », détaille Santé Publique France. 

28,1 % des adultes ont déclaré être limités ou fortement limités dans leurs activités habituelles depuis au moins six mois. Des résultats globalement similaires au niveau national. 

Plus d’un quart des adultes passent plus de sept heures par jour assis, « un facteur de risque majeur pour les maladies chroniques comme l’hypertension ou le diabète de type 2 ». Seul un tiers pratique une activité physique régulière pendant ses loisirs. 

Dans un contexte de travail de plus en plus sédentaire, moins d’un salarié sur cinq déclare avoir la possibilité de pratiquer des AP sur son lieu de travail. Par ailleurs, la majorité des salariés continue de privilégier les déplacements motorisés pour se rendre au travail, et une personne sur trois également pour les petits trajets du quotidien ».

Concernant la santé mentale, près d’un adulte sur six déclare avoir vécu un épisode dépressif au cours des 12 derniers mois, touchant en majorité les jeunes, les femmes et les personnes en précarité. Toutefois, la moitié ne recourent pas aux soins. 

Par ailleurs, en Grand Est, comme au niveau national, un peu moins d’un quart des adultes de 18-79 ans dépassent les repères de consommation d’alcool à moindre risque au cours des sept derniers jours et seulement 23,4 % d’entre eux souhaitent diminuer leur consommation.

Les populations défavorisées restent particulièrement affectées par les effets négatifs de l’alcool. « L’enjeu majeur est de pouvoir repérer ces consommateurs à risque, les inciter et les accompagner dans la réduction de leur consommation pour limiter les conséquences sur leur santé et éviter le développement d’une éventuelle dépendance. », précise Santé publique France.

Une consommation de tabac bien présente

Au niveau de la consommation de tabac dans la région, en 2024, la proportion d’adultes âgés de 18 à 79 ans déclarant fumer actuellement est de 25,4 %. Le tabagisme quotidien, lui, est de 19,8 % pour l’ensemble des adultes âgés de 18 à 79 ans (23,1 % chez les hommes et 16,7 % chez les femmes), ce qui correspond à 800 000 fumeurs quotidiens. Une proportion supérieure aux autres régions.

Les fumeurs fument en moyenne 14,5 cigarettes par jour. 49,3 % d’entre eux déclarent avoir envie d’arrêter de fumer. Parmi les répondants, l’envie d’arrêter de fumer est plus importante chez les hommes (56,6 %) que chez les femmes (39,7 %).13,3 % déclarent avoir fait une tentative d’arrêt d’au moins sept jours au cours des 12 derniers mois

Du côté du vapotage, 6,4 % des adultes de 18-79 ans déclarent vapoter actuellement, et 4,7 % vapotent quotidiennement. « L’étude du statut tabagique des vapoteurs quotidiens montre qu’ils ont quasiment tous une expérience avec le tabac, qu’ils soient fumeurs ou ex-fumeurs », ajoute l’organisme. La hausse du vapotage ces dernières années en France intervient dans un contexte de « développement du marché des produits à base de nicotine ». 

La diminution de la prévalence du tabagisme et l’augmentation de celle du vapotage, en particulier parmi les adolescents, incite à être vigilant quant au risque d’une renormalisation du geste, le vapotage mimant le geste du tabagisme, et d’une renormalisation du tabagisme, l’usage de nicotine pouvant amener ses usagers vers le tabac via le développement d’une addiction à la nicotine ».

Le Baromètre sera actualisé au mois de mars 2026 avec cinq thématiques supplémentaires.

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