« #KinésTrahis ». Ces mots peuvent se lire sur une bannière accrochée devant l’enceinte de la caisse primaires d’assurance maladie (CPAM) de Bar-le-Duc. Le 10 juillet, les kinésithérapeutes d’une quarantaine de départements se sont mobilisés afin de protester contre le gel de leurs revalorisations tarifaires.
Une revalorisation reportée
Le 1ᵉʳ juillet, les revalorisations des kinésithérapeutes devaient entrer en vigueur. Cependant, ça ne s’est pas passé comme prévu. Le 18 juin, le Comité d’alerte sur l’évolution des dépenses d’assurance maladie a fait part d’un « risque sérieux » de dépassement de l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM), avec un montant d’environ 1,3 milliard d’euros.
Un dépassement dû en majorité à la hausse des indemnités journalières telles que les arrêts maladies, ainsi qu’au déficit des établissements publics de santé. De ce fait, le mécanisme automatique prévu par l’article L.162-14-1-1 du Code de la Sécurité sociale, qui suspend, pour six mois, toute revalorisation tarifaire prévue, a été déclenché.
Repoussant donc les hausses programmées du 1er juillet au 1er janvier 2026.
Une nouvelle qui n’a pas ravi les kinésithérapeutes qui perçoivent cette suspension comme une « rupture du pacte conventionnel ». Négociées dans le cadre de la convention médicale 2024-2029 signée en juin 2024, ces revalorisations avaient pour objectifs de rendre la médecine libérale plus attractive, à compenser l’inflation et à soutenir des spécialités en difficulté.
Une manifestation timide à Bar-le-Duc
Suite à un appel national à la mobilisation devant les CPAM à 9 heures le 10 juillet, 40 départements ont répondu présents, dont le département de la Meuse et plus précisément dans la ville de Bar-le-Duc. Les professionnels de santé ont déposé devant les établissements blouses, déambulateurs, cannes et tout autres matériels de rééducation. Une manière de « marquer le coup ».
Toutefois, sur les 121 kinésithérapeutes du département, seulement sept étaient au rendez-vous, accompagné de cinq pharmaciens venu pour soutenir la cause. Parmi eux se trouvait Émeric de Chardon, masseur-kinésithérapeutes à L´isle-en-Rigault. Il se dit « un peu déçu » face aux nombres de personnes présentes : « Il y a beaucoup de sympathisant, mais peu de personnes qui sont vraiment mobilisées ». Selon lui, beaucoup de professionnels « partent vaincus d’avance ».
Le rassemblement s’est terminé entre 10 h 30 et 11 heures. Malgré le faible nombre de personnes de la manifestation de Bar-le-Duc, les professionnels compte poursuivre la mobilisation en septembre.
