Elle inquiète les éleveurs et fait trembler la filière bovine. La dermatose nodulaire contagieuse, ou DNC, progresse sur le territoire français. Alors qu’elle a été détectée pour la première fois en France à la fin du mois de juin en Savoie, le département de la Haute-Marne se prépare à toute éventualité. Si aucun foyer n’a pour l’heure été identifié dans la région Grand Est, les autorités locales et les acteurs du monde agricole restent en alerte.
Une maladie animale redoutée, mais sans danger pour l’homme
La DNC est une maladie virale affectant exclusivement les bovins. Elle se traduit par l’apparition de nodules sur la peau, accompagnés de fièvre, de perte d’appétit et, dans les cas les plus graves, de décès. Fortement préjudiciable pour la santé du cheptel, elle entraîne également des pertes économiques importantes en raison de la chute de production laitière et de la dépréciation des peaux.
La DNC n’est pas transmissible à l’homme, ni par contact direct avec les animaux, ni par la consommation de viande ou de lait issus de bovins infectés.
La maladie s’est propagée à plusieurs départements : Haute-Savoie, Ain, Rhône, Jura et Pyrénées-Orientales. Au 20 octobre, 88 foyers étaient recensés sur le territoire national, touchant 57 élevages. Grâce aux mesures de lutte rapide et à la mobilisation des services vétérinaires, la situation semble désormais stabilisée dans les zones initialement touchées.

En Haute-Savoie et en Savoie, les foyers identifiés ont été éradiqués dès le mois de septembre. Mais quelques foyers ponctuels réapparus dans le Jura et les Pyrénées-Orientales ont conduit le ministère de l’Agriculture à renforcer les mesures de précaution sur l’ensemble du territoire.
Des mesures strictes pour contenir le virus
Sous l’impulsion d’Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Souveraineté alimentaire, le Comité national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) s’est réuni en urgence le 17 octobre.
Plusieurs mesures fortes ont été décidées :
- Interdiction de tout rassemblement de bovins à caractère festif (foires, concours, salons, etc.) sur tout le territoire métropolitain ;
- Suspension des marchés de bovins destinés à l’élevage dans les régions comprenant une zone réglementée : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté et Occitanie ;
- Interdiction de sortie de bovins hors du territoire métropolitain afin d’éviter la diffusion du virus à l’étranger.
Ces restrictions doivent être levées le 5 novembre, sous réserve d’une évolution favorable de la situation sanitaire.
La Haute-Marne en vigilance renforcée
En Haute-Marne, aucun cas de DNC n’a été recensé à ce jour. Le département, frontalier de la Bourgogne-Franche-Comté, se trouve néanmoins en position de vigilance accrue. Ce mardi, la préfète a réuni les représentants de la chambre d’agriculture et du groupement de défense sanitaire pour échanger sur la situation.

Pour « limiter l’expansion de la maladie en Haute-Marne, des mesures strictes doivent être respectées », précise la préfecture dans un communiqué de presse.
- Les rassemblements de bovins sont interdits
- Les mouvements de bovins entre les zones à risques et les zones indemnes sont interdits
- Éviter les mouvements entrant dans le département même en provenance de zone indemne.
Les exploitations sont également encouragées à renforcer la désinsectisation des bâtiments et des animaux, la DNC étant transmise principalement par les piqûres de mouches et de moustiques. Des contrôles aléatoires et des actions de sensibilisation sont en cours sur le territoire.
Vaccination et biosécurité : les armes de la prévention
Dans les zones touchées, l’État a instauré la vaccination obligatoire et gratuite de tous les bovins, quel que soit leur âge.En Haute-Marne, cette campagne pourrait être déployée rapidement si un foyer venait à apparaître dans les départements limitrophes. Les autorités rappellent également aux éleveurs l’importance des mesures de biosécurité : limitation des mouvements d’animaux, respect strict des quarantaines et désinfection du matériel. La préfecture annonce d’ailleurs que des contrôles de la Gendarmerie nationale seront effectués.