L’Agence régionale de santé fait un bilan de la santé sur le territoire

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À l’occasion d’une conférence de presse ce mardi 6 mai, l’agence régionale de santé a dressé le bilan pour l’année 2024, mais a également présenté les projets pour les années à venir. Accès aux soins, protection de l’enfance, immobilier ou encore financements. Tout a été abordé.
À l’occasion d’une conférence de presse ce mardi 6 mai, l’agence régionale de santé a dressé le bilan pour l’année 2024, mais a également présenté les projets pour les années à venir. Accès aux soins, protection de l’enfance, immobilier ou encore financements. Tout a été abordé.

13 400 000 euros. C’est la somme dépensée par l’ARS Haute-Marne dans des projets de santé pour le département en 2024. À l’occasion d’une conférence de presse, l’Agence régionale de santé a pu dresser un bilan de l’année. L’occasion également de faire le point sur les projets à venir.

Trois initiatives dans le cadre du Fonds d’Intervention Régional (FIR)

Le Fonds d’Intervention Régional est l’un des leviers financiers principaux de l’ARS Grand Est. Son but est de transformer le système de santé.

L’enveloppe prévisionnelle pour la période 2018-2028 s’élève à 491,8 millions d’euros. L’année 2024 représente à elle seule près de 3% du budget alloué. L’enveloppe a été répartie en cinq dépenses majeures :

  • Les établissements sanitaires, avec 8,46 millions d’euros,
  • Les établissements médico-sociaux, avec 2,03 millions d’euros,
  • Les soins de ville avec l’aide à l’installation des professionnels avec 1,61 million d’euros,
  • La prévention et la promotion de la santé avec 1,21 million d’euros,
  • Les contrats locaux de santé avec 81 647 euros.

Trois initiatives ont été financées avec ce fonds.

Le programme Educaflor

Ce programme engage des travailleurs en situation de handicap pour préserver les espèces végétales locales. Une centaine d’espèces sont cultivées. Le projet est porté par l’association dervoise d’action sociale et médico-sociale et en partenariat avec le conservatoire des plantes depuis plus de 10 ans. L’ARS le finance à hauteur de 226 000 euros pour la période 2020-2026.

L’accessibilité et les équipes mobiles

Le FIR a également financé à hauteur de deux millions d’euros des équipes mobiles en soins palliatifs, gériatrie et addictologie. Le but est de répondre aux enjeux d’accessibilité aux soins dans les zones rurales et semi-rurales.

Ces équipes permettent une intervention directement au domicile du patient, en EHPAD ou dans des établissements éloignés, une prise en charge personnalisée et une réduction du nombre d’hospitalisations.

Par exemple, l’équipe gériatrie, divisée en deux antennes, couvre 25 communes pour un financement de 240 000 euros pour Chaumont et 298 000 euros pour Langres. C’est au total 216 interventions en 2024.

Des espaces thérapeutiques et sensoriels

L’ARS finance également l’installation d’espaces thérapeutiques et sensoriels dans les établissements médicaux spécialisés ou les EHPAD.

Sur le territoire, l’IME Val-de-Suize de Brottes est en train d’installer une cuisine thérapeutique dans la section autisme ainsi qu’une salle Snoezelen qui sera accessible à partir de septembre 2025. Une salle d’apaisement est en cours de création à la MAS Jean Itard de Saint-Dizier et les EHPAD de Châteauvillain et d’Arc-en-Barrois sont dotés d’une cabine de voyage sensoriel qui permet aux patients atteints d’Alzheimer d’être stimulés et apaisés.

Le service d’accès aux soins (SAS)

Le deuxième axe abordé lors de cette conférence était la mise en œuvre du Service d’Accès aux Soins en Haute-Marne. Ce service est généralisé depuis juin 2024 et s’inscrit dans la réforme nationale de l’organisation des urgences et de l’accès aux soins de premier recours.

Le but est de simplifier l’accès aux soins urgents, de fluidifier la prise en charge et de désengorger les services d’urgences, d’orienter les patients vers la bonne proposition de soins et de renforcer la coopération entre les médecins de ville et les médecins hospitaliers.

Quel est le fonctionnement de ce SAS ? Le patient doit composer le 15 lorsqu’il ressent une douleur ou un symptôme. Si l’urgence est vitale, il sera directement redirigé vers le SAMU et transféré aux urgences. Si l’urgence n’est pas vitale, le patient est redirigé vers un médecin régulateur* qui lui proposera un rendez-vous médical sous 48 heures avec un médecin effecteur*, la délivrance d’une ordonnance ou l’orienter vers un spécialiste si besoin.

Ce service vient en complément de la permanence des soins ambulatoires et des structures hospitalières. Il est piloté par l’association Régulib, les CPTS, le Centre hospitalier de la Haute-Marne et le SAMU 52.

Ce service est en plein déploiement et devrait être lancé partiellement à l’été 2025 avec une plage horaire de quelques heures par jour. Il devrait être déployé plus largement courant 2026 avec une extension de la couverture.

*Un médecin régulateur est un médecin qui assure l’évaluation médicale lors de l’appel téléphonique.
*Le médecin effecteur est un médecin qui assure les consultations programmées lors de l’appel.

L’unité d’accueil pédiatrique enfants en danger (UAPED)

En 2024, une unité d’accueil pédiatrique enfants en danger (UAPED) a ouvert à Saint-Dizier. Cette structure départementale s’inscrit dans une démarche de protection de la famille et de l’enfance. Son rôle est d’assurer les auditions des enfants et de garantir une prise en charge globale de la victime (soins médicaux, évaluation psychologique, soutien social et suivi judiciaire).

Plusieurs professionnels de la santé sont mobilisés dans cette structure comme des pédiatres, des pédopsychiatres, des employés du CMP ou encore des travailleurs sociaux ou des psychologues. Peu importe le type de violence ou la situation, l’enfant bénéficie d’une évaluation médicale, psychologique et sociale, d’un parcours de soins personnalisé et d’un accompagnement tout au long de la procédure.

Cette unité est en lien avec l’unité médico-judiciaire de Dijon. Elle vient également en complément de la maison des adolescents, du dispositif SOS Femmes Accueil et de l’ensemble des structures sanitaires et sociales du territoire.

Depuis décembre 2024, sept enfants ont déjà été accueillis au sein de l’unité. Elle est subventionnée à hauteur de 75 695 euros par l’ARS.

Le chantier du Centre Sud Haute-Marne

Le dernier sujet abordé a été le chantier du Centre Sud Haute-Marne.

Pour rappel, le projet consiste en la construction de deux hôpitaux à Langres et Chaumont, en la rénovation complète de l’hôpital de Bourbonne-les-Bains et le développement d’un réseau de soins en lien avec le CHU de Dijon.

Les travaux seront donc divisés en trois zones :

  • Langres. La pose de la première pierre est prévue pour fin 2025 avec une fin de travaux mi-2028,
  • Chaumont. Les travaux devraient commencer au deuxième trimestre 2026. La première phase (construction d’un nouveau bâtiment) devrait s’étendre jusqu’à début 2029 et la deuxième phase (réhabilitation d’un ancien bâtiment) jusqu’à mi-2030,
  • Bourbonne-les-Bains. Les travaux de l’hôpital local devraient commencer durant la deuxième moitié de 2026 et se terminer mi-2027.

Ce projet représente un budget de 141,6 millions d’euros pour les trois établissements.

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