Aider les proches et aidants des personnes atteintes de troubles psychiques. C’est l’objectif de l’association Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam 52). Le samedi 24 mai, elle organise une journée gratuite d’information et d’échange afin de faire de la prévention, de s’informer, de rompre l’isolement, mais également de prodiguer des conseils et d’aider l’entourage des malades.
De 9 heures à 17 heures, les personnes intéressées et dans le besoin pourront se rendre dans les locaux de l’association à Chaumont pour échanger et parler de leurs expériences.
Une situation qui touche des millions de personnes
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en 2019, une personne sur huit dans le monde présenterait un trouble mental (trouble psychique, anxieux ou dépressif). Cela correspond à 970 millions de personnes.
Ces chiffres ont augmenté avec la pandémie mondiale de 2020. La hausse des cas de troubles psychiques s’estime entre 26 et 28 %. Selon Evelyne Kempf, la déléguée régionale chargée du secteur Haute-Marne pour l’UNAFAM, un Français sur quatre est ou sera concerné par un trouble psychique.
La plupart des personnes malades n’ont pas accès à des soins efficaces. Ces dernières peuvent être également victimes de discrimination, de stigmatisation ou peuvent subir des violations de leurs droits.
Les personnes les plus touchées par des troubles psychiques sont exposées à des conditions difficiles comme la pauvreté, la violence, le handicap ou les inégalités. Les facteurs psychologiques et biologiques de chaque personne rentrent également en compte.
Qu’est-ce qu’un trouble mental ?
Un trouble mental est une altération de l’état cognitif, de la régulation des émotions ou du comportement d’une personne. Il existe de nombreux troubles qui peuvent toucher tout le monde. La plupart sont invisibles au premier regard.
Ces troubles psychiques peuvent également être désignés sous l’appellation « santé mentale », qui englobe les troubles mentaux, mais également les handicaps psychosociaux et d’autres états de détresse psychologique.
Une journée dédiée à l’information
Cette journée sera dédiée à l’information autour des troubles psychiques en général. L’association haut-marnaise essaye d’en organiser une à deux par an. Parfois ciblée sur un trouble en particulier comme la bipolarité et parfois sur les troubles dans leur globalité.
Le matin sera concentré sur la description des différents troubles et l’après-midi abordera l’aide qu’un proche peut apporter, comment les aider et comment se comporter. « Nous organisons cette journée pour que les proches des personnes touchées par un trouble psychique sachent comment se comporter et surtout sachent dépister la maladie », explique Evelyne Kempf. Une personne atteinte de trouble psychique peut mettre jusqu’à 10 ans avant de se faire diagnostiquer correctement.
Ce n’est pas constant, c’est souvent par épisode. On peut remarquer qu’il y a un problème quand notre proche est incohérent dans son discours, qu’il a des difficultés à réaliser des gestes de la vie quotidienne, qu’il a du mal à agir. C’est une accumulation de petits signes.
La journée commencera à neuf heures par l’accueil des inscrits, puis une présentation sur PowerPoint débutera en compagnie d’une psychologue professionnelle et de Nadine Dartier, membre de l’association et animatrice. « La plupart du temps, quand la maladie s’invite dans une famille, ça créait un grand trouble », déclare-t-elle, « Il est vraiment très important que la maladie psychique soit diagnostiquée rapidement et au tout début de la maladie. »
Un diagnostic rapide permet une meilleure compréhension de la maladie. « Ça permet une évolution de la maladie plus positive. Quand l’entourage va bien, c’est plus simple pour la personne atteinte d’accepter sa maladie », déclare Nadine. La journée sera présentée par des bénévoles formés pour chaque trouble et chaque événement.
Tous les troubles sont concernés
Plusieurs troubles psychologiques et mentaux seront abordés. Le trouble anxieux, par exemple, touchait près de 300 millions de personnes en 2019 dans le monde. Ce trouble se caractérise par une peur ou des inquiétudes excessives. Les symptômes peuvent entraîner un sentiment de détresse ou des déficiences fonctionnelles majeures. Il existe plusieurs types de troubles anxieux : trouble d’anxiété généralisée, panique, anxiété sociale et anxiété de séparation.
Dans la même catégorie, la dépression touchait 280 millions de personnes en 2019 dans le monde. La dépression se caractérise par une humeur morose ou une perte de plaisir ou d’intérêt pour la vie, sur une période minimum de deux semaines, tous les jours. Des symptômes comme la difficulté de concentration, la dévalorisation excessive de soi-même ou encore des pensées suicidaires ou la perte d’appétit peuvent témoigner d’une dépression chez la personne.
Les troubles bipolaires touchaient, en 2019, 40 millions de personnes. Ce trouble se caractérise par des épisodes dépressifs et des périodes maniaques qui s’alternent, soit des périodes de tristesse et des périodes d’euphorie. Souvent confondue, la schizophrénie fait également partie des troubles psychiques concernés par cette journée d’information. Cette maladie touche environ 24 millions de personnes dans le monde et se caractérise par une déformation de la perception et des altérations de comportements.
D’autres troubles connus comme les troubles post-traumatiques, les troubles de l’alimentation, les troubles neurodéveloppementaux ou encore les comportements perturbateurs dyssociaux peuvent également être abordés.
Même si cette journée est totalement gratuite, les inscriptions sont obligatoires pour les personnes intéressées.
L’UNAFAM : déculpabiliser les familles
L’UNAFAM ou Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques, est une association nationale qui est divisée en plusieurs antennes en France. Son but est de faire de la prévention sur les troubles psychiques et mentaux. En Haute-Marne, une dizaine de bénévoles réalisent cette mission chaque jour.
« Une des missions principales, c’est de déstigmatiser ça. Il faut en parler. Quand on parle d’autres maladies ou des cancers, il n’y a pas de honte, alors pourquoi en avoir sur les troubles psychiques ? » questionne la déléguée régionale. « Personne n’est coupable. Il faut déculpabiliser les malades et les proches. », explique Evelyne Kempf.
L’une des particularités de l’association est que tous les membres sont proches d’une personne atteinte d’une maladie mentale. Pour Evelyne, la « difficulté, c’est qu’on est complétement déboussolé quand on a un proche atteint de cette maladie. »
C’est important que la population soit formée sur ces maladies. » Elle ajoute que « trop peu de gens nous contactent. On est étonnée, car c’est quelque chose qui est libérateur. C’est une aide précieuse de pouvoir en discuter et échanger avec d’autres dans la même situation que nous.
« L’UNAFAM m’a beaucoup aidé, donc je veux rendre ce qu’ils m’ont donné », confie Nadine Dartier, adhérente depuis 15 ans à l’association. « On n’imagine pas que ça peut toucher un proche qui a eu une enfance et une adolescence normales. Surtout quand la maladie s’invite d’un coup ».