Protoxyde d’azote : la préfecture de la Marne durcit les règles face à une consommation en hausse

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Un nouvel arrêté encadre plus strictement la vente, la détention et l’usage du « gaz hilarant » dans tout le département.
Un nouvel arrêté encadre plus strictement la vente, la détention et l’usage du « gaz hilarant » dans tout le département.

Une drogue qui fait des ravages chez les jeunes. Le protoxyde d’azote, plus connu sous le nom de gaz hilarant ou de proto, fait l’objet d’une attention renforcée des autorités dans la Marne. Initialement destiné à des usages médicaux, industriels ou culinaires, ce gaz est désormais consommé à des fins récréatives, notamment par des jeunes, parfois en dehors de tout cadre festif.

Depuis plusieurs années, les services sanitaires alertent sur une forte recrudescence de cette pratique. Les signalements d’intoxication ont été multipliés par dix depuis 2019, avec une augmentation des cas graves, pouvant entraîner des séquelles irréversibles.

Des risques sanitaires loin d’être anodins

Contrairement à l’image parfois banalisée du produit, les conséquences sur la santé peuvent être sévères. À court terme, l’inhalation de protoxyde d’azote peut provoquer asphyxie, perte de connaissance, désorientation, vertiges, ou encore des brûlures par le froid liées à la manipulation des cartouches.

En cas de consommation répétée ou excessive, les risques sont plus lourds : atteintes neurologiques, carence en vitamine B12, anémie, troubles psychiques, voire accidents vasculaires cérébraux. Des pathologies parfois observées chez des consommateurs très jeunes.

Au-delà de l’impact sur la santé, l’usage détourné du protoxyde d’azote génère également des troubles à l’ordre public. Attroupements, nuisances sonores, rixes ou comportements à risque sont régulièrement signalés.

L’environnement est lui aussi concerné. Les cartouches et ballons usagés, abandonnés dans les parcs, jardins publics ou à proximité des établissements scolaires, contribuent à une pollution visible et persistante de l’espace public.

Un cadre juridique renforcé dans la Marne

Face à ce constat, le préfet de la Marne a pris un arrêté préfectoral visant à renforcer l’encadrement de la vente et de l’usage du protoxyde d’azote sur l’ensemble du département.

Désormais, la vente est interdite de 20 heures à 8 heures, tous points de distribution confondus. En journée, elle reste autorisée uniquement pour les petits contenants, tandis que les professionnels doivent justifier de leur activité. La vente ou l’offre de protoxyde d’azote est également interdite dans les débits de boissons et de tabac, y compris pour les majeurs.

L’arrêté va plus loin en interdisant toute détention, consommation ou transport à des fins récréatives sur l’ensemble des voies et espaces publics du département, quelle que soit la forme du contenant.

Une vigilance accrue autour des mineurs

L’abandon de cartouches ou de bonbonnes est lui aussi strictement prohibé et expose les contrevenants à des amendes. Ces mesures s’appliquent dans toutes les communes de la Marne jusqu’au 31 janvier 2026, hors usages médicaux dûment justifiés.

La protection des mineurs reste au cœur du dispositif. La vente ou l’offre de protoxyde d’azote à un mineur est strictement interdite, tout comme le fait d’inciter un jeune à en faire un usage détourné, un délit passible de lourdes sanctions financières.

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Clémentine Coppola

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