Logo de la Nuit des Réussites
Votez dès maintenant pour le Trophée du public de la Nuit des Réussites 2025

6,2% des 18 – 79 ans évoquent des pensées suicidaires et des tentatives de suicides

Durée de lecture : 7 min.
En 2024, 6,2% des individus âgés de 18 à 79 ans ont fait état de pensées suicidaires et de tentatives de suicide avérées. Dans le cadre de la journée mondiale de la santé mentale, Santé publique France a établi un rapport régional concernant la surveillance annuelle des conduites suicidaires.
En 2024, 6,2% des individus âgés de 18 à 79 ans ont fait état de pensées suicidaires et de tentatives de suicide avérées. Dans le cadre de la journée mondiale de la santé mentale, Santé publique France a établi un rapport régional concernant la surveillance annuelle des conduites suicidaires.

6,2%. En 2024, Santé publique France estimait que 6,2 % des individus âgés de 18 à 79 ans avaient eu des pensées suicidaires au cours des douze derniers mois. Elle était de 5,2 % pour les tentatives de suicide signalées au cours de l’existence et de 0,5 % pour celles rapportées lors des 12 derniers mois.

Ces données, récoltées par le Baromètre de Santé publique France, se rapportent à 2 401 individus résidant dans le Grand Est, sur un total de 34 940 personnes qui résident en France (Hexagone et DROM, excluant Mayotte, Saint-Martin, Saint-Barthélemy), Santé publique France, indique que « c’est un chiffre supérieur à la prévalence observée dans les autres régions ».

Admissions et hospitalisations pour geste auto-infligé

Dans le Grand Est, 6 958 visites aux urgences pour auto-agressions ont été dénombrées en 2024, ce qui représente une augmentation de 3% par rapport à 2023. Cette progression de 4%  est similaire à celle notée au niveau national. Ces segments constituaient 5,1 ‰ de l’activité régionale des services d’urgence, un ratio constant comparé à l’année précédente.

Près de deux tiers des passages (63,6 %) ont conduit à une hospitalisation, et les femmes représentaient environ deux cas sur trois. Les 11-17 ans et 18-24 ans affichaient les parts d’activité les plus élevées, particulièrement chez les femmes, tandis que chez les hommes, les 18-24 ans et 25-44 ans étaient les plus concernés.

Sur les cinq dernières années, la part d’activité des urgences liée aux gestes auto-infligés a reculé chez les hommes, sauf chez les 18-24 ans où elle est restée stable. Chez les femmes, elle s’est globalement maintenue, mais a augmenté chez les plus jeunes (11-24 ans). En 2024, l’Aube (8,4 ‰) et la Meurthe-et-Moselle (8,0 ‰) affichaient les taux les plus élevés de la région.

7 051 hospitalisations recensées pour geste auto-infligé

En 2024, a été enregistré une baisse du nombre d’hospitalisations pour gestes auto-infligés (HGAI), qui inclut les tentatives de suicide et les automutilations, avec un total de 7 051 hospitalisations. Cette valeur correspondait à un taux standardisé de 128 admissions pour 100 000 habitants, ce qui représente une baisse de 6% par rapport à 2023. Ce chiffre est également inférieur à la moyenne nationale française de 142 admissions pour 100 000 habitants.

Par ailleurs, Santé publique France fait remarquer une diminution chez les femmes dont le taux est passé de 168 à 161 hospitalisations pour 100 000 femmes. Cette tendance s’inscrit dans la continuité d’une hausse constante du taux standardisé d’hospitalisations depuis 2020. Cette diminution concerne aussi les hommes, avec une réduction des hospitalisations de 102 à 91, alors que le taux standardisé d’hospitalisations pour cette catégorie était demeuré « assez » stable depuis 2020.

Dans le Grand Est, presque deux hospitalisations sur trois pour des actes auto-infligés concernent des femmes. Les taux les plus élevés sont chez les 11-17 ans avec 663 pour 100 000, et les 18-24 ans avec 328. Les hommes de 18-24 ans et 25-44 ans sont concernés par 144 hospitalisations. En 2024, les Vosges ont le taux le plus haut avec 262 sur 100 000.

Un taux de décès par suicide « stable »

En 2023, le nombre de décès par suicide en Grand Est est resté stable avec 739 décès, une légère baisse de 1 % par rapport à 2022. Pour la France entière, il y a eu 8 848 décès, soit une baisse de 4 %. Le taux de suicide standardisé est de 13 décès pour 100 000 habitants, identique à celui de la France entière. Trois décès sur quatre concernent des hommes, avec les taux les plus élevés chez les hommes de 65 ans et plus et ceux de 45-64 ans. Les Vosges avaient le taux de décès par suicide le plus élevé de la région.

Des dispositifs mis en places pour la santé mentale 

Santé publique France propose des actualités et des temps fort en rapport avec la santé mentale, comme le Congrès de la Société Française de Santé Publique, trois jours de rencontres et d’échanges  du 5 au 7 novembre à Lille mais aussi des dispositifs tels que « Mon soutien psy », qui propose jusqu’à 12 séances d’accompagnement psychologique chez un psychologue partenaire remboursées à 60 % par l’Assurance Maladie, à toute personne, dès trois ans, qui se sent angoissée , déprimée ou éprouve un mal-être.

Parmi les dispositifs dédiés à la prévention du suicide, le 3114 le numéro national de prévention et d’écoute est accessible 24h/24 et 7j/7, gratuitement, et permet d’entrer en contact avec des professionnels de santé formés à la crise suicidaire. Il s’adresse à toute personne en détresse psychologique, ainsi qu’à leurs proches ou aux professionnels inquiets pour quelqu’un. Un dispositif qui a reçu 14 545 appels de juin à décembre 2024.

En complément, le dispositif, qui a compté 3 823 entrées en 2024, VigilanS assure un suivi post-crise des personnes ayant réalisé une tentative de suicide. Coordonné par les centres hospitaliers, il repose sur une reprise de contact proactive tels que des appels, SMS et courriers afin de prévenir la récidive et de renforcer le lien avec les soins. Ces deux dispositifs s’inscrivent dans une dynamique nationale de prévention et de continuité de l’accompagnement en santé mentale.

Tags
Filigrane