750 000 personnes âgées en situation de « mort sociale » en 2025

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750 000, c’est le nombre de personnes âgées qui vivent actuellement une situation de « mort sociale » d’après le baromètre sorti le 30 septembre par l’association Petits frères des pauvres.
750 000, c’est le nombre de personnes âgées qui vivent actuellement une situation de « mort sociale » d’après le baromètre sorti le 30 septembre par l’association Petits frères des pauvres.

On parle désormais de « mort sociale » des aînés. Le 30 septembre est sorti le troisième baromètre de l’isolement des personnes âgées en 2025, par Petits Frères des Pauvres, c’est 13% des français entre 60 ans et plus qui se sentent seuls et 750 000 sont en état de « mort sociale ».

Depuis 2017, les Petits Frères des Pauvres documentent l’isolement des personnes âgées, le constat résumé en 10 enseignements dans le Baromètre 2025 est « sans appel », la  situation « empire ». En moins de dix ans, le nombre de personnes âgées en situation de « mort sociale », c’est-à-dire sans aucun lien avec la famille, les amis, ou les voisins, a augmenté de plus de 150 %, un chiffre qui risquerait de franchir le million d’ici cinq ans.

Une situation qui affecte également le Grand Est

Selon les Petits Frères des Pauvres, 1,5 million de personnes âgées de plus de 60 ans dans le Grand Est se trouvent moins isolées que sur le plan national vis-à-vis de leur famille, 16 % contre 29 % au niveau national, et de leurs voisins 21 % contre 26 %, bien qu’elles soient en phase avec la moyenne concernant les amis, 30 %, et l’engagement associatif, 64 %.

Dans le Grand Est, le taux de « mort sociale » est minimal, il s’élève à seulement 1 % pour cette tranche d’âge, comparé à 4 % au niveau national et bien plus élevé dans d’autres régions. « Mais cela représente tout de même 15 000 personnes qui n’ont plus aucun rapport social », avertit Frank Liebenguth, directeur régional de l’association. Tenant compte des implications sur la santé, que ce soit physique ou mentale, Yann Lasnier, délégué général des Petits Frères des Pauvres, dénonce une « politique de l’autruche »

Des solutions en quatre thématiques 

Le baromètre des Petits Frères des Pauvres avance aussi des solutions organisées en quatre thématiques telles que la prévention, le repérage, l’habitat et la lutte contre la pauvreté

  • Prévenir l’isolement social : « reconnaître un vrai enjeu de santé publique », l’association appelle à intégrer systématiquement la solitude comme facteur de risque dans les campagnes de santé publique. 

Ce qui signifie : former les médecins, pharmaciens ou infirmiers à repérer les signes d’isolement. 

Adapter les messages de prévention aux différents publics

Mobiliser les acteurs de terrain (associations, collectivités, services sociaux)

  • Mieux repérer les personnes âgées isolées, un défi technologique et humain , repérer l’isolement n’est pas simple, « beaucoup de personnes ne demandent aucune aide et restent invisibles ». Pour y remédier, les Petits Frères des Pauvres préconisent d’utiliser l’intelligence artificielle et le croisement des données sociales (santé, logement, retraites, prestations). 
  • Habitat et lien social, inventer des lieux de vie plus solidaires, le baromètre propose de soutenir des alternatives comme l’habitat partagé (logement inclusifs, colocations entre seniors ou intergénérationnelles). En parallèle, l’association propose de développer les commerces de proximité, créer des lieux de rencontre conviviaux, encourager le bénévolat et le service civique.
  • Lutter contre la pauvreté, « cause aggravante de l’isolement » L’association appelle à revaloriser le minimum vieillesse pour garantir un revenu digne aux personnes âgées les plus fragiles et à supprimer la récupération sur succession.
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