Après deux ans autour du monde à vélo, Ervin Espock est de retour dans la Marne, transformé par son voyage. De cette aventure humaine est né un projet artistique et social : la création de douze sculptures monumentales pensées comme refuges pour les sans-abris.
La force de l’humain partout dans le monde
« C’est un rêve de gosse », confie Ervin Espock. Inspiré par les récits de sa mère adoptive et de son compagnon, il grandit avec le goût du voyage. Très tôt, il part étudier et découvrir d’autres cultures, mû par une curiosité insatiable. « On prend goût à la curiosité, aux rencontres des gens. C’est très enrichissant, on a beaucoup à apprendre des autres. »
Lors de son périple, Ervin retient avant tout la bonté humaine. « En fait, on est tous frères et sœurs sur cette terre-là. »
Il raconte comment, dans de nombreux pays, les habitants venaient spontanément à sa rencontre, curieux de ce voyageur à vélo. « Ils ont le sourire, ils veulent m’aider, ils s’imaginent plein de choses. Je leur apporte du rêve. »
Le retour à la maison, un choc intérieur
Cette hospitalité, il la retrouve dans plusieurs pays : la Turquie, la Nouvelle-Zélande, la Suisse, le Paraguay, l’Argentine. « C’est fou comment l’homme est bon, en fait, partout dans le monde. »
À son retour, le voyageur confie avoir vécu un moment difficile. « Je n’ai pas réussi à dormir pendant des jours. Je me suis dit : “Ça y est, c’est fini.” »
Mais très vite, il ressent le besoin de transformer cette expérience. « Il faut que je fasse quelque chose à ma juste valeur, avec ce que j’ai appris. »
Les “Douze Refuges Manifestes” : l’art au service de l’humain
De cette réflexion naît un projet profondément personnel : les 12 refuges manifestes. Ces œuvres seront à la fois sculptures monumentales et abris pour les personnes sans domicile. « C’est toute ma personnalité dans ce projet-là. »
Ervin veut créer un art utile, qui dénonce les faits de société observés pendant son voyage : pollution, extinction animale, famine, surpopulation…
« L’art est un langage universel. On n’a pas besoin de religion pour débattre là-dessus. »
À travers ses refuges, Ervin Espock veut éduquer et éveiller les consciences. « Je veux pointer du doigt l’empreinte humaine sur la Terre, mais en même temps que ça soit utile. » Pour lui, l’art n’est pas seulement esthétique : c’est une porte ouverte sur la réflexion, la solidarité et la transmission.


