Les photos sont dures. Elles attestent du calvaire que vivaient ces deux animaux. La semaine dernière, deux chiens ont été sauvés en Haute-Marne à la suite d’une saisie judiciaire menée par la gendarmerie de Wassy et l’association Action Protection Animale.
Une opération rendue possible grâce à la vigilance d’une bénévole locale. C’est elle qui a donné l’alerte après avoir constaté l’état préoccupant de deux Cane Corso : une femelle née en mai 2023 et un mâle de cinq ans. Après une première visite sur place, à Louvemont, et un rapport illustré de photographies, la bénévole sollicite l’association pour organiser une intervention d’urgence.
Des animaux exploités pour le profit
Selon le rapport de l’association, Murcela, la femelle porte des traces de portées récentes et multiples alors qu’elle n’a même pas deux ans. Elle n’était exploitée que pour la reproduction, ses petits étant revendus entre 900 et plus de 2000 euros l’unité, notamment pour la race bully très prisée sur le marché.
Quant au mâle, Orson, il était devenu totalement inutile aux yeux de ses détenteurs. Acquis par la famille il y a deux ans, il a été abandonné à son sort dès l’arrivée de Murcela, jugée plus « rentable ». Isolé, affamé, cachectique, il a perdu au moins 20 kg et souffre en plus d’une fracture ancienne des vertèbres coccygiennes. « Sans intervention, il aurait tout simplement péri de faim », assure Anne-Claire Chauvanty, présidente de l’association.
Les chiens transférés et soignés en Île-de-France
Mercredi dernier, les gendarmes du secteur ont procédé à la saisie des animaux. Les chiens, visiblement négligés, ont été immédiatement transférés vers une clinique vétérinaire en Île-de-France, où ils bénéficient actuellement de soins appropriés.

« Notre association est spécialisée dans la saisie judiciaire des animaux : on les récupère, on les rétablit, on porte plainte et on les place de nouveau dans des familles aimantes », précise la présidente de l’association.
Des peines lourdes encourues
Le couple mis en cause pour abandon volontaire risque jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. « Notre but, c’est de fournir tous les éléments nécessaires pour étayer la preuve de maltraitance », explique Anne-Claire Chauvanty.
Elle rappelle que ce genre d’affaires n’est pas isolé : « Ce n’est pas la première fois que nous intervenons dans ce secteur, plusieurs dossiers y ont déjà été traités par nos bénévoles. »
Pour l’association, les signalements sont essentiels : « il ne faut pas hésiter à nous contacter dès qu’un doute existe », conclut-elle.