272 400. C’est le nombre de victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire, enregistré par la police et la gendarmerie lors de l’année 2024 en France.
Le 23 octobre, le Ministère de l’Intérieur a rendu public une étude qui dresse un bilan des violences conjugales dénombrées dans le pays.
La violence conjugale se décline sous différentes formes :
- Physique : coup, bousculade, strangulation, mutilation ou autre
- Psychologique : humiliation, harcèlement, chantage, dévalorisation ou encore intimidation
- Verbale : cris ou insultes
- Sexuelle : rapport ou pratique non consenti
- Économique ou administrative : confiscation d’argent, de papiers d’identité, empêcher son partenaire de travailler
- Cyber : via le téléphone, la messagerie, les messages ou les réseaux sociaux
Selon le ministère, le niveau est « quasi stable » par rapport à 2023 avec une hausse de 0,4 %. Entre 2016 et 2023, les chiffres avaient doublé dans un contexte « de libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie » : « La part de victimes rapportant des faits antérieurs à leur année d’enregistrement reste stable par rapport à 2023 (30 %). Les deux tiers des violences conjugales consistent en des violences physiques », détaille le Ministère de l’Intérieur.
84 % des victimes sont des femmes et 16 % sont des hommes
Les victimes des violences conjugales restent en majorité des femmes à 84 %. Pour les violences sexuelles, le pourcentage augmente pour atteindre 98 %. 6 % des victimes ont moins de 20 ans, 17 % entre 30 et 34 ans.
Les hommes victimes de violences conjugales, quant à eux, sont à 16 %. 74 % des victimes ont entre 20 et 45 ans.
Sur l’ensemble du territoire français, les services de sécurité ont enregistré 4 victimes pour 1 000 habitants en 2024 avec 1,3 homme et 6,5 femmes. Les plus touchées par ces violences sont les femmes âgées de 15 à 64 ans avec une moyenne de 10,6 pour 1 000 habitantes.
Dans les communes rurales, cela concerne en moyenne 7,6 femmes, mais ce chiffre augmente avec la taille des communes.
Dans le département de la Marne, le nombre de femmes de 15 à 64 ans victimes de violences conjugales en 2024 pour 1 000 habitantes est de plus de 12,1. Faisant de la Marne l’un des départements les plus concernés.
La Haute-Marne et la Meuse ont de leur côté 9,5 à 12,1 femmes victimes sur 1 000 habitantes.
Plus de 200 000 individus mis en cause en 2024
Parmi les victimes de violences conjugales en 2024, 64 % ont porté plainte pour des violences physiques dont 42% sans incapacité totale de travail (ITT) et 20% avec une ITT ne dépassant pas huit jours. 31 % des victimes ont porté plainte pour des violences verbales ou psychologiques, dont 17% pour harcèlement et 12% pour menace.
Des infractions, instituées par la loi du 30 juillet 2020 qui vise à protéger les victimes de violences conjugales, sont en augmentation, notamment l’atteinte à la vie privée avec +15% en un an et l’usurpation d’identité avec +7%.
Moins de 1 % des victimes sont concernées par les violences physiques criminelles telles que les homicides ou actes de barbarie. Toutefois, 134 personnes ont perdu la vie à la suite d’une agression de leur partenaire ou ex-partenaire. Au total, 214 469 individus ont été mis en cause l’année dernière, dont 67% pour violences physiques, 28% pour violences verbales ou psychologiques et 5% pour violences sexuelles.
Pour dénoncer des cas de violences conjugales, il est possible de se tourner vers diverses solutions :
- Par un appel au 17 ou au 3919 (numéro d’écoute national d’aide aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés)
- Par SMS au 114, un numéro d’urgence qui permet d’alerter en toute discrétion
- Via Internet sur la plateforme numérique d’accompagnement des victimes de violences sexuelles, sexistes ou conjugales ou le site Arretons les violences
- Par la prononciation du code « masque 19 » auprès d’un pharmacien
- En se déplaçant directement au commissariat de police ou dans une brigade de gendarmerie
La prise de plainte à domicile ou dans un autre lieu convenant à la victime est également une possibilité.