Une situation sous tension. En février 2025, ACI Group a racheté les Aciéries Hachette et Driout pour la somme de 200 000 euros. Quelques mois après le redressement judiciaire des fonderies en décembre 2024.
Chaque mois, le nouvel actionnaire prélevait 100 000 à l’entreprise « déjà déficitaire », selon William Olivo, secrétaire du syndicat FHD et membre du CSE de Hachette et Driout.
Le 27 septembre, le groupe ACI est placé en redressement judiciaire puis en administration judiciaire trois semaines plus tard par le tribunal des activités économiques de Lyon. Depuis, les salariés sont inquiets concernant l’avenir de Hachette et Driout, qui se retrouve avec plusieurs milliers d’euros de dettes et une entreprise qui doit s’autofinancer sans que les actionnaires leur versent de l’argent.
Une rencontre avec le ministre de l’Industrie
L’usine possède une place stratégique du groupe ACI qui comprend une quarantaine d’entités et représente à elle seule près de 17 % des effectifs. Hachette et Driout figure également parmi les fonderies françaises « encore capables de produire des pièces spécifiques destinées à la construction des réacteurs nucléaires (EPR) », précise la ville de Saint-Dizier dans un communiqué.
Ce jeudi 13 novembre, Quentin Brière, maire de Saint-Dizier, a rencontré Sébastien Martin, ministre de l’Industrie afin de « défendre l’avenir des Fonderies Hachette & Driout et leurs 250 emplois ». Quentin Brière a « alerté le ministre et ses équipes » concernant la réalité de l’entreprise tout en partageant différentes options envisageables pour « sauver » les aciéries : « Sébastien Martin s’est montré attentif à la situation de l’usine bragarde, que son prédécesseur avait d’ailleurs visitée. Il a réaffirmé son engagement à tout mettre en œuvre pour préserver ce savoir-faire unique et nos emplois », déclare la ville dans un communiqué.
Mon rôle, c’est de mobiliser le plus grand nombre. Chaque semaine, j’échange avec les salariés, la direction, et désormais avec le plus haut niveau de décision politique. Tant que l’avenir d’Hachette ne sera pas sécurisé, je me battrai pour trouver des solutions », a déclaré, de son côté, Quentin Brière.
Manifestation devant les aciéries
Le 28 octobre, une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés devant Hachette et Driout dès 7 heures du matin au sujet du redressement judiciaire de leur actionnaire. Fin septembre, trois équipes de moulage ont été mises à temps partiel en raison d’un manque de financement pour du matériel. « Pourquoi on manifeste ? C’est pour les salariés comme moi qui sont là en temps partiel », exprime William Olivo, secrétaire du syndicat FHD et membre du CSE de Hachette et Driout.
Depuis le 25 septembre, les actionnaires n’ont pas donné de nouvelles : « J’avais deux actionnaires qui venaient de temps en temps chez Hachette. Ces personnes-là ne sont plus là, ils ne viennent plus nous voir et ça je ne le comprends pas », déclare William Olivo.
Dans l’après-midi, Quentin Brière, avait rencontré les salariés de Hachette et Driout pour « leur rappeler la mobilisation totale du territoire derrière cette entreprise intimement liée à son histoire et son identité ».