« On se soucie de l’avenir, de la survie et de la pérennité de nos entreprises », exprime Brigitte Shuck, présidente de l’Union des taxis haut-marnais et cogérante d’Allo Taxi à Chaumont. Les taxis haut-marnais vont se mobiliser durant deux matinées, ces jeudi 30 et vendredi 31 octobre, sur le site de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). La raison ? Protester contre la future convention de transport de malades assis par taxi.
Un mouvement contestataire
« On nous fait signer une convention qui nous dit de travailler avec des remises de – 40 %, donc c’est une perte pour nos entreprises », déclare Brigitte Shuck. 80 % des chiffres d’affaires des taxis proviennent de ces transports. Si les professionnels souhaitent continuer de transporter, ils sont dans l’obligation de signer la future convention. Toutefois, cette dernière ne les avantage pas : « Si on continue de faire les mêmes transports que l’on fait aujourd’hui, ça va impacter les bénéfices, car ce n’est pas assez pour couvrir les charges », explique la présidente de l’Union des taxis haut-marnais.
Pour les artisans, leurs revenus vont être directement impactés et peuvent perdre 10 à 25 % de chiffre d’affaires. Dans le cas des sociétés, ces conditions amènent à des ruptures conventionnelles provoquées par un déficit financier. « La réponse du gouvernement, c’est qu’on doit s’endetter ». Cette nouvelle convention devrait entrer en vigueur dès le 1ᵉʳ novembre prochain.
Lors de ces deux jours de mouvement contestataire, les taxis haut-marnais viendront avec un cercueil rempli de conventions signées. Brigitte Shuck espère que ce rassemblement, permettra au gouvernement « d’ouvrir les yeux ».
Ce n’est pas la première manifestation
Ce n’est pas la première fois que les taxis haut-marnais se rassemblent dans la cité chaumontaise pour protester. Le 4 décembre 2024, 52 entreprises de taxis et 135 véhicules se sont mobilisés pour manifester leur mécontentement face à la renégociation de la convention locale par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie. Des convois venus de Saint-Dizier, Nogent ou encore Langres été présents pour exprimer leur mécontentement.
Tous les cinq ans, la convention locale est renégociée. La CPAM proposait un tarif unique avec des retours à vide qui ne seraient plus payés et la rémunération des temps d’attente supprimée. Une sectorisation du territoire qui oblige les taxis à travailler à hauteur de 80 % de leur chiffre d’affaires était également proposée, ainsi qu’un transport partagé.
« Nous, on a fait une proposition, on souhaiterait garder nos tarifs préfectoraux, nos conditions actuelles de convention », avait alors partagé Brigitte Shuck, présidente de l’Union des taxis haut-marnais. « On a proposé, avec la profession et la Fédération française du taxi, une participation possible pour les artisans taxis à hauteur d’un euro ou 1,50 euro par trajet afin de financer des économies pour le budget gouvernemental ».
Quelques mois plus tard, le 19 mai 2025, ils étaient une centaine à de nouveau protester dans les rues de Chaumont pour s’opposer à une réforme de la caisse d’assurance maladie qui pourrait diminuer drastiquement leur chiffre d’affaires. Elle prévoyait l’ajout d’un forfait de 13 euros pour la prise en charge des patients, avec une tarification kilométrique par département, provoquant une baisse du chiffre d’affaires entre 35 et 45 % pour les taxis.