Le département de la Meuse est désormais placé en vigilance sécheresse, a annoncé la préfecture ce 5 mai 2025, à l’issue du Comité Ressource en Eau du 2 mai. Une mesure préventive prise alors que la situation météorologique devient préoccupante.
Un hiver sec après une année pluvieuse
« Malgré une année 2024 exceptionnellement pluvieuse, les précipitations ont fortement diminué depuis septembre », précise la préfecture. Le mois de mars 2025 s’est même illustré comme « le deuxième plus sec depuis 1959 ». Conséquence : les nappes phréatiques n’ont pas pu se recharger convenablement cet hiver.

Les prévisions pour les semaines à venir restent incertaines sur le plan des pluies, mais laissent craindre des températures plus élevées que la normale, aggravant les tensions sur la ressource en eau.
Un cadre pour anticiper les pénuries
Un arrêté cadre départemental, en vigueur depuis juillet 2024, encadre la gestion de la sécheresse dans la Meuse. Il vise à garantir prioritairement l’accès à l’eau potable, la santé, la sécurité civile, la salubrité publique et la préservation des milieux aquatiques.
Le département est découpé en cinq secteurs hydrographiques, tous placés en vigilance :
- Vallée de la Meuse
- Plaine de la Woëvre
- Chiers
- Vallée de l’Aire
- Saulx-Ornain et Chée
Pas de restrictions, mais un devoir de sobriété
Le niveau « vigilance » est le premier palier d’un dispositif à quatre niveaux (vigilance, alerte, alerte renforcée, crise). Il n’entraîne aucune restriction immédiate, mais constitue un signal d’alerte.
« Il vise à sensibiliser les particuliers, les collectivités, les entreprises et les agriculteurs à l’importance de maîtriser leur consommation d’eau, et à se préparer à d’éventuelles restrictions si la situation venait à s’aggraver », insiste la préfecture.
Les bons gestes à adopter
Les particuliers sont invités à éviter de laisser couler l’eau inutilement, à limiter l’arrosage des jardins, à faire tourner les appareils de lavage à pleine charge et à installer des équipements économes. Les collectivités doivent surveiller les fuites dans les réseaux, connaître précisément les volumes d’eau consommés, distribuer des kits hydro-économes aux habitants et rationaliser l’arrosage des espaces publics.
Les entreprises industrielles sont appelées à recycler les eaux de nettoyage et à mettre en place des circuits fermés. Quant aux agriculteurs, ils sont encouragés à organiser des tours d’eau pour l’irrigation, à utiliser des dispositifs économes et à adapter l’irrigation aux horaires autorisés en cas de restrictions futures.
La situation est surveillée chaque semaine grâce au Bulletin de suivi d’étiage diffusé par la DREAL, permettant d’adapter rapidement les mesures si nécessaire. « L’eau est une ressource rare, alors économisons-la », conclut la préfecture.