27 bêtes tuées, 45 blessées… C’est le malheureux constat qu’a réalisé un éleveur meusien. Depuis le début de l’année 2025, ce dernier est victime de huit attaques de loups, dont la plus récente est survenue le 9 septembre dans le secteur de l’Argonne.
Une mobilisation des syndicats
Une action a été effectuée le 11 septembre par les Jeunes agriculteurs et la FDSEA de la Meuse. Elle s’est déroulée lors de la session de rentrée de la chambre d’agriculture, sur les grands enjeux agricoles, dont la prédation du loup.
« À quand la fin du massacre ! » ou encore « Loup, fin de l’élevage » font partie des slogans qui pouvaient se lire sur les banderoles posées au-devant de l’établissement, accompagnés d’un cadavre de brebis morte déposé au sol.
L’objectif était d’interpeller les autorités sur « gravité de la situation » : « 27 animaux tués, 45 blessés dont euthanasiés suite aux attaques, le loup est bien là, sur notre territoire meusien ! A quand la fin du massacre ? Car malgré les moyens mis en place (filets de protection) contre les attaques sur troupeau, cela ne l’arrête pas et cela a quelques mètres des habitations », déclare les Jeunes agriculteurs de la Meuse sur un post Facebook, « Il faut réagir, JA demande les autorisations de tirs ! ».
Présent lors de cette action, l’éleveur victime des huit attaques a témoigné auprès des syndicats. Son témoignage a donné suite à un vote d’une motion d’alerte qui a été transmise au préfet de la Meuse, Xavier Delarue, ainsi qu’aux ministères concernés. Cette motion énonce que la mise en place de clôture de protection mobiles demande en moyenne 500 heures de travail par an pour un éleveur et des coûts importants, remet en question le nombre de loups et rappelle le déclassement du statut de protection du loup de « strictement protégé » à « protéger ».
Réglementation stricte des tirs de défense
Le 12 septembre, l’éleveur concerné a reçu l’autorisation de procéder à des tirs de défenses contre la prédation du loup, dans un arrêté préfectoral de la préfecture de la Meuse. Toutefois, le loup étant une espèce protégée, sa destruction ou tentative de destruction n’est autorisée uniquement dans le respect de conditions strictes qui se déclinent en trois points.
Le premier concerne l’effarouchement, qui peut être visuel, sonore ou olfactif et avec des munitions non létales. Ce dispositif ne nécessite pas d’autorisation préfectorale.
Les tirs de défense se positionnent en second, ils peuvent être mis en œuvre par le bénéficiaire de la dérogation ou par la personne qui mandate, sous réserve d’être titulaire d’un permis de chasse valable. L’arrêté mis en place n’est pris que si les attaques sont répétées et si les mesures de protection ne sont pas suffisantes pour protéger le troupeau.
Dans des cas extrêmes, des battues peuvent également être organisées pour chasser l’animal, cependant seule la préfète coordinatrice du plan national d’actions loup, Fabienne Buccio, peut être habilitée à prendre cette décision.
Le loup aussi présent en Haute-Marne
Le canidé foule également le sol du département haut-marnais. Le 13 septembre, l’Observatoire du Loup (ODL) a publié un communiqué indiquant que de nombreux témoins, promeneurs et chasseurs, auraient remarqué, depuis quelques semaines, la présence d’un loup dans le secteur de Gillancourt.
Depuis le 1er janvier 2025, L’Observatoire du loup a souligné soixante-dix attaques causant 315 victimes, dont 219 animaux domestiques tués ou euthanasiés en seulement 190 jours. Des chiffres très au-dessus des moyennes admises en France ou en Europe qui sont de 2,75 attaques. Face à ces données, l’Observatoire propose la tenue d’une table ronde urgente sur la situation du loup en Haute-Marne.
La préfète de la Haute-Marne, Régine Pam, s’est déjà saisie du problème dans le secteur du Bassigny qui compte 550 victimes depuis le début de l’année.
Cette dernière a sollicité auprès de la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, coordinatrice du plan d’actions national loup, l’intervention de la Brigade Mobile d’Intervention (BMI), chargée d’apporter un soutien direct aux éleveurs confrontés à la présence du loup, à partir du 15 septembre en plus de l’autorisation de tirs défense déjà mis en place cette année.