Près de 600 bêtes tuées depuis janvier. C’est le malheureux constat que les éleveurs haut-marnais ont réalisé. Ces animaux ont perdu la vie lors d’une centaine d’attaques de loups.
Une mobilisation pour tirer la sonnette d’alarme
Dans le département de la Haute-Marne, la présence du loup bouleverse l’équilibre fragile entre faune sauvage et activité agricole. Entre attaques répétées, élevages menacés, découragement des éleveurs… Depuis plusieurs années, la tension monte. Derrière chaque attaque, des vies bouleversées et un débat toujours plus vif autour de la protection de l’espèce.
Ce jeudi 25 septembre, les éleveurs du département ont décidé de se rassembler à Millières pour tirer la sonnette d’alarme. L’occasion de débattre de la problématique et d’exposer leurs inquiétudes face à ses pertes et aux nombreuses attaques. « Beaucoup ont baissé les bras », commence Sébastien Riottot, président de la FDSEA de Haute-Marne, « On passe des nuits ou des journées, inquiets, et à se lever le matin, ne sachant pas ce que l’on va trouver, en ayant la boule au ventre, en se disant “combien j’en ai perdu cette nuit” ».
En juillet dernier, un couple et sept louveteaux ont été repérés sur le territoire. Ce nouveau foyer de reproduction vient renforcer le maillage observé dans le Grand Est, et confirme l’implantation durable de l’espèce dans la région. « Ça va aller dans des rayons de 100 à 200 km où ils vont aussi se reproduire là-bas », explique Sébastien Riottot, « Donc ça veut dire qu’on va mettre en péril les élevages, donc il faut réguler le loup ».
Une meute de loups qui met les élevages en périls
Les agriculteurs redoutent une « véritable catastrophe » dans les prochains jours. « On demande que l’administration s’occupe réellement du problème », déclare Samuel Guenin, représentant FDSEA 52. Pour ce faire, les éleveurs réclament des prélèvements ciblés sur ces animaux. « On passe beaucoup de temps à surveiller nos clôtures et on se rend compte que ce n’est pas efficace, les loups s’adaptent ».
Plusieurs maires des communes avoisinantes sont également présents lors de cette mobilisation et tout aussi inquiets de la situation : « Le gros souci de cette affaire, c’est que le monde agricole dans ce département est très important, à un moment donné, il va falloir une solution sérieuse qui soit mise en place afin d’éviter qu’il y a davantage de complications », explique Claude Malingre, maire de la commune d’Epizon, « Aujourd’hui ce sont les moutons, demain ça va être les bovins… »
Face aux dégâts importants, la préfecture de Haute-Marne a adopté en mars dernier un arrêté autorisant les tirs de défense ciblés menés par une brigade spécialisée, lorsque les dégâts sont avérés. Une arme de tir adaptée leur a aussi été confiée.
Cet après-midi, une battue symbolique doit être organisée pour traquer le bois. Entre 300 et 500 personnes sont attendues tout au long de cette journée de mobilisation.
