Une photographie de 4,10 mètres sur 1,50 mètre. Vendredi, la phase d’encollage s’est déroulée à la Place des Arts de Chaumont. Le cliché a été installé sur le panneau du « Corner », un espace dédié à l’expression artistique au cœur de la ville.
Par sa présence dans l’espace public, l’image s’offre au regard des passants, sans mise en scène spectaculaire, « dans une logique de sobriété visuelle et d’accessibilité », précise l’artiste Frédéric Debilly.
« Équité », une image simple pour une idée universelle
Intitulée « Équité », la photographie montre trois chevaux, un cheval noir, un cheval blanc et un poney, réunis dans un même champ, dans un paysage de Haute-Marne. Une scène ordinaire, presque évidente, qui sert de support à une réflexion plus large.
À travers cette image volontairement simple, l’artiste interroge « la différence entre égalité et équité ». Là où l’égalité consiste à traiter chacun de la même manière, l’équité invite à prendre en compte les différences et les besoins propres à chacun. « Une métaphore discrète du vivre-ensemble, sans démonstration appuyée ».
Le choix du noir et blanc, caractéristique du travail du photographe, participe à cette volonté de dépouillement. En supprimant la couleur, l’image se concentre sur les formes, les rapports et les présences, laissant au spectateur la liberté de sa propre interprétation. Le format, dicté par le support, permet à la photographie d’être lisible depuis la place, tout en obligeant à prendre un certain recul pour en percevoir l’ensemble.
Une œuvre éphémère dans l’espace public
Cette exposition s’inscrit dans le cadre du dispositif du Corner, porté par l’association C’BEAU, qui défend une présence de l’art dans la rue, accessible à tous, sans filtre ni cadre institutionnel. Visible pendant un à deux mois, l’œuvre assume son caractère éphémère, propre à l’art urbain, et s’intègre au quotidien des habitants, au détour d’un passage ou d’un regard furtif.
À Chaumont, ville reconnue pour son lien avec l’affiche et le graphisme, cette photographie apporte une autre forme d’expression visuelle, plus silencieuse, mais tout aussi questionnante. Sans chercher l’effet ou la démonstration, « l’image s’inscrit dans l’espace public comme une invitation à la réflexion, laissant à chacun le temps, ou non, de s’arrêter, d’observer », et de se faire sa propre lecture.