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Jean-Pierre Mader : « C’est un privilège rare d’être connecté avec une autre génération »

Durée de lecture : 4 min.
À Saint-Dizier, dans le cadre du concert Folie 80, Jean-Pierre Mader a accordé une interview exclusive à notre rédaction.
À Saint-Dizier, dans le cadre du concert Folie 80, Jean-Pierre Mader a accordé une interview exclusive à notre rédaction.

L’artiste toulousain, révélé dans les années 80 avec des titres phares comme Macumba ou Un pied devant l’autre, continue de faire vibrer le public, toutes générations confondues.

Loin de s’en lasser, il explique ce lien renouvelé avec ses anciennes chansons : « c’est comme des bébés que j’ai lâchés dans la nature… Aujourd’hui, je les revois, ces chansons. » Il voit dans cette fidélité du public une chance rare : « c’est un privilège rare d’être connecté avec une autre génération qui ne m’a pas connu à l’époque. »

Une carrière marquée par l’apprentissage autodidacte

Jean-Pierre Mader se décrit comme un « musicien bricoleur », issu d’un milieu modeste, qui a d’abord suivi des études d’informatique pour rassurer ses parents. Autodidacte, il confie : « j’ai appris sur le tas… En musique, on s’aperçoit qu’on ne sait jamais rien. » Cette approche intuitive lui a permis de bâtir une carrière riche, notamment grâce à des collaborations avec Bernard Lavilliers, Michel Fugain ou encore Philippe Léotard.

Cette liberté de ton et de choix lui a évité, dit-il, de tomber dans une routine lassante : « ça m’a permis de ne pas faire le disque de trop, le disque de plus où on fait des concerts qu’on n’a pas envie de faire. »

Un retour sur scène libéré et spontané

S’il participe régulièrement à la tournée Star 80, Mader confesse une préférence pour des concerts plus organiques, moins formatés : « on veut que ça reste une parfaite imperfection. On papote avec les gens, on ne sait jamais ce qui va se passer. » Ce format lui permet aussi de retrouver la basse, un instrument qu’il affectionne particulièrement et qu’il ne joue pas dans les tournées très cadrées.

L’artiste souligne également l’importance du recul avec le succès : « le succès, c’est quelque chose d’assez volatile. Rien ne se démode plus que quelque chose à la mode. » Pourtant, les années 80 semblent échapper à cette règle, selon lui : « on est devenu un peu des incontournables. »

Une vie simple, ancrée dans le quotidien

Installé entre Toulouse et Biarritz, Jean-Pierre Mader apprécie aujourd’hui une vie simple, rythmée par la musique, les marchés locaux et la décoration intérieure. « Je suis quelqu’un de très citadin. Je ne me plais pas du tout à la campagne, ça me fait flipper », confie-t-il.

Il n’a pas l’intention de revenir avec un nouvel album : « ce que j’ai vécu a dépassé toutes mes espérances. Refaire moins bien n’aurait aucun sens. » Il n’exclut pas un projet atypique avec des amis, peut-être en musique électronique, mais « le truc populaire, je l’ai déjà eu. »

Une oreille curieuse

Toujours passionné, Mader continue de suivre la scène actuelle : « j’ai écouté le nouveau Tame Impala que j’adore, il y a un gros travail de production sur ce disque. » Il cite également Aslo de la Simone ou Benjamin Biolay parmi ses favoris. Seul bémol dans ses habitudes d’écoute : il reconnaît écouter peu de voix féminines, mais s’en amuse : « je ne suis pas du tout misogyne, au contraire. J’ai toujours aimé les femmes. »

À 70 ans, Jean-Pierre Mader se dit « un homme heureux », encore capable de « faire l’imbécile sur scène avec une basse », fidèle à l’esprit du jeune étudiant passionné qu’il a été.

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Clémentine Coppola

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